Cité régulièrement comme principal candidat potentiel pour représenter l’importante communauté haïtienne lors de l’élection partielle de Montréal-Nord, Frantz Benjamin est catégorique : il ne se lancera pas dans la course à la mairie d’arrondissement.
«Je ne me présenterai pas à cette élection partielle, clame le conseiller de la Ville dans le district de Saint-Michel. Je suis très fier de représenter mon arrondissement et je le ferai jusqu’à la fin de mon mandat.»
L’élu se montre même surpris que son éventuelle candidature ait été évoquée lors de deux rassemblements organisés par Solidarité Nord-Montréal, un groupe de réflexion qui appuie la candidature d’un maire haïtien.
«Je ne suis nullement associé, de près ou de loin, à cette démarche, explique Frantz Benjamin. Personne ne m’a contacté.»
Mobilisation de la communauté haïtienne
La mobilisation pour l’élection d’un premier maire noir dans l’arrondissement de Montréal-Nord prend de l’ampleur. Alors qu’entre 50 et 80 personnes se sont réunies lors d’une première rencontre tenue le 16 janvier, ce sont près de 250 Nord-montréalais qui se sont rassemblés le 30 janvier.
Don Harley Fils-Aimé, le porte-parole de ce groupe de réflexion, assure quant à lui avoir l’appui de «trois candidats potentiels», sans confirmer néanmoins le nom de Frantz Benjamin.
«Mais à titre personnel, oui, il serait un très bon candidat pour nous, je l’apprécie beaucoup. Si jamais mes enfants le prennent comme modèle, j’en serais honoré.»
Coderre «ne fermerait pas la porte»
Après avoir envoyé une lettre à Denis Coderre ainsi qu’à Projet Montréal pour présenter leurs intentions et envies pour cette élection partielle, la communauté haïtienne attend des nouvelles du maire de Montréal.
«On nous a demandé d’attendre pour un rendez-vous, assure le porte-parole du mouvement. Mais on ne nous a pas fermé la porte. On veut tout faire pour avoir une candidature qui reflète notre communauté à Montréal-Nord.»
«Mais lorsque nous disons que nous voulons un maire noir, c’est avant tout un maire sensible à nos problèmes et un maire pour tous, reprend-il. On veut avoir une voix, un modèle pour nos jeunes et participer aux prises de décisions.»
Récemment, Monica Ricourt, conseillère d’arrondissement à Montréal-Nord et d’origine haïtienne, citée également comme candidate potentielle, avait elle-aussi démenti sa candidature.
Ce groupe de réflexion s’est fixé un nouveau rendez-vous «48h après l’annonce de la date de la prochaine élection», selon son porte-parole. Une date qui n’a pas encore été dévoilée par la Ville.