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Haïti: le choléra inquiète toujours

Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

PORT-AU-PRINCE, Haïti — La ministre fédérale du Développement international, Marie-Claude Bibeau, est encouragée par le fait que la propagation du choléra stagne dans certaines régions d’Haïti, quelques semaines après que l’épidémie eut connu un regain après le passage de l’ouragan Matthew.

Mme Bibeau a pu constater de visu les effets de la maladie en visitant le centre de traitement du choléra des Cayes, jeudi après-midi.

Les responsables de la clinique lui ont parlé des moyens qui sont mis en place pour gérer l’épidémie et diminuer sa propagation.

Le docteur Jean-Luc Poncelet, représentant de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) au pays, a précisé que l’augmentation des cas de choléra «avait eu un plateau» qui commence maintenant à diminuer.

Mais la situation demeure très préoccupante dans les localités touchées par l’ouragan, dont certaines ont vu leur nombre de cas se multiplier par dix après la tempête.

Le choléra peut être mortel s’il n’est pas traité, mais c’est une maladie qui peut se soigner si elle est détectée relativement tôt, a souligné le docteur Poncelet.

«Le choléra est une maladie très bénigne si on est au courant de ce qui se passe et si on a une condition de santé qui est normale. Un Canadien habituel, même s’il contracte le choléra, ne va jamais faire quelque chose de bien catastrophique», a-t-il soutenu.

Mais en Haïti, les habitants qui arrivent à l’hôpital à un stade de déshydratation trop avancé n’ont plus aucune chance. «Même si cette personne arrivait au Canada dans une excellente installation hospitalière, on n’arriverait pas à la sauver», a-t-il indiqué.

L’épidémie de choléra, qui a été déclarée en 2010 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a connu une recrudescence après le passage de l’ouragan dans les régions du sud du pays.

Dans les semaines suivantes, l’OPS et l’OMS ont mené une campagne de vaccination auprès de quelque 800 000 personnes.

Sans compter les derniers cas à la suite de l’ouragan, l’épidémie a touché plus de 790 000 personnes, dont 9300 en sont mortes.

Selon des études, la maladie aurait été transportée par des casques bleus népalais qui travaillaient au pays, ce que l’Organisation des nations unies (ONU) avait refusé de reconnaître jusqu’en août dernier.

Dans un courriel envoyé au «New York Times», le porte-parole adjoint du secrétaire général avait admis que «l’ONU devrait en faire plus concernant sa propre implication dans l’éclosion initiale».

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