QUÉBEC — Le bingo électronique fera officiellement son arrivée au Québec en octobre dans cinq salles, à Repentigny, Longueuil, Laval, Joliette et Québec, a appris La Presse canadienne.
Le gouvernement Couillard, avec Loto-Québec, se prépare à lancer un projet-pilote qui a pour but de rajeunir la clientèle traditionnelle du bingo, dont l’âge moyen est d’environ 60 ans.
Il sera donc possible de jouer au bingo sur des tablettes électroniques vraisemblablement dès la fin octobre, mais les salles continueront aussi d’offrir les cartes en papier, a indiqué le député libéral Raymond Bernier.
«Ce que l’on souhaite, c’est que ça puisse démarrer le plus rapidement possible, sauf qu’il y a de la formation à faire, bien sûr, au niveau de la gestion parce que les équipements, c’est quand même assez évolué comme technologie», a-t-il expliqué.
Le support électronique permettra ainsi aux joueurs de jouer à plusieurs cartes, si désiré, tout en leur simplifiant la tâche. Le tamponnage se ferait automatiquement.
Cela rendra l’expérience plus «attrayante et divertissante», a ajouté M. Bernier, évoquant la possibilité d’inclure dans les salles un espace réservé où les gens pourront faire la fête. «Ce que l’on vise, c’est d’avoir une nouvelle clientèle», a-t-il dit.
L’initiative fait le bonheur du Secrétariat du bingo, qui assure le financement des organisations sans but lucratif (OSBL) par les jeux collectifs.
Trente-sept pour cent des revenus totaux des OSBL proviennent du bingo.
«On sait que la jeunesse, avec toutes les plateformes électroniques et tout ça, peut potentiellement s’intéresser à ce jeu collectif et convivial par différents moyens électroniques», a affirmé son directeur général, Gaston Leroux.
L’industrie du bingo connaît une baisse massive de revenus depuis une dizaine d’années. Les revenus annuels générés par le bingo ont chuté de 100 millions $ entre 2009 et 2014, passant de 274 millions $ à 174 millions $ durant cette période.
Le nombre de salles de bingo est aussi en forte baisse au Québec. Il n’en reste plus que 46 en activité, alors que Loto-Québec en comptait 176 en 1997, a confirmé le directeur corporatif des affaires publiques de Loto-Québec, Patrice Lavoie.
Les quelque 800 OSBL qui dépendent du bingo ont vu leurs revenus annuels réduits de moitié depuis 2009, passant à 42 millions $ à moins de 20 millions $.
«Ce que l’on souhaite, c’est d’avoir plus d’argent pour les OSBL, a affirmé le député Bernier. Je vous donne un exemple: dans Beauport (à Québec) c’est pratiquement 1 million $ par année qui sont remis aux organismes sans but lucratif.»
Avec le bingo traditionnel, environ 55 pour cent des revenus générés allaient au gestionnaire, tandis que 45 pour cent se rendaient aux OSBL. Selon M. Leroux, le bingo électronique vient quelque peu changer la donne; le gestionnaire et les OSBL devront partager les revenus avec Loto-Québec, qui investit dans la technologie.
M. Bernier souhaite voir une augmentation de 10 à 20 pour cent des profits nets.
Si les résultats du projet-pilote sont convaincants, le gouvernement l’étendra éventuellement aux autres salles du Québec, a-t-il dit.