À l’approche des élections générales du 1er octobre prochain, les candidats s’activent dans leur circonscription. Tout au long de la campagne, Métro vous propose un aperçu des enjeux de chacune des circonscriptions de l’île. Aujourd’hui: Laurier-Dorion.
Après que le Parti libéral du Québec (PLQ) lui eut montré la porte en raison d’allégations d’agression sexuelle qui le visait en 2016, le député de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos, a décidé de ne pas se représenter pour un cinquième mandat. La porte est donc grande ouverte dans cette circonscription pivot de la ville de Montréal.
Reste à savoir si cela aura une incidence sur les chances du PLQ. L’emprise libérale sur le comté a été confirmée sept fois en huit élections depuis la création de Laurier-Dorion, en 1992.
Cette année, la principale opposition aux libéraux devrait venir de Québec Solidaire (QS) et Andrés Fontecilla, qui se présentera pour une troisième fois de suite dans le comté. Le Chilien d’origine a terminé en troisième position en 2012, puis en deuxième en 2014.
Les compteurs à zéro
Les adversaires s’entendent pour dire que le bilan de M. Sklavounos dans la circonscription ne suffit pas.
«M. Sklavounos ne s’est jamais caractérisé par sa présence très soutenue, à tout le moins dans le quartier, affirme M. Fontecilla. Il a des relations très difficiles avec les organismes communautaires. Nous comptons bien remplir sa place.»
C’est George Tsantrizos qui représentera cette année le PLQ dans Laurier-Dorion. Celui qui a été attaché politique de M. Sklavounos pendant plus de 10 ans déplore que ses adversaires utilisent le départ de son ex-supérieur comme argument politique. «S’ils veulent faire campagne contre M. Sklavounos, ils peuvent bien retourner en 2014», dit-il.
Il assure qu’il ne se fie pas aux résultats précédents pour faire campagne. «Chaque campagne est différente, dit-il. Ce n’est pas une forteresse libérale, ça prend du travail.»
Sujets à surveiller
Selon les candidats, les enjeux clés dans Laurier-Dorion sont la pauvreté et les logements sociaux, l’embourgeoisement, l’accommodation des immigrants et l’éducation.
Il faudra se pencher sur le dossier du Campus MIL, selon les candidats. Le développement urbain qu’il engendrera pourrait créer de l’embourgeoisement, estiment Andrés Fontecilla et la candidate du Parti québécois (PQ), Marie-Aline Vadius.
Le désengorgement des écoles du quartier devra aussi être réglé, croient les candidats.
Le revenu moyen de 56 000 $ des ménages de Laurier-Dorion place la circonscription au 120e rang sur 125 comtés électoraux. La moyenne québécoise s’élève à 77 000 $. Une petite majorité d’habitants du territoire (57,8 %) ont le français comme langue maternelle, selon le recensement canadien réalisé en 2016. L’anglais suit, à 12,3 %, puis le grec, à 5 %.
Course à deux?
Plusieurs recrues feront la course dans Laurier-Dorion cette année. Hormis Mme Vadius, il y aura Simon Langelier, qui représentera la Coalition avenir Québec pour la première fois.
La CAQ n’a jamais percé dans Laurier-Dorion, finissant quatrième lors des deux élections auxquelles elle a participé. M. Langelier croit cependant que le soutien enregistré dans les sondages au Québec pourrait se transposer dans la circonscription.
«La CAQ était moins connue en 2014 qu’aujourd’hui, observe-t-il. Les gens ont eu l’occasion d’entendre nos propositions.»
Candidats 2018
- George Tsantrizos (PLQ)
- Andrés Fontecilla (QS)
- Marie-Aline Vadius (PQ)
- Simon Langelier (CAQ)
- Juan Vazquez (Parti vert)
- Apostolia Petropoulos (NPD-Québec)
- Mohammad Yousuf (Parti conservateur du Québec)
- Hugô St-Onge (Bloc Pot)
Résultats 2014
- Gerry Sklavounos (PLQ) 46,2 %
- Andrés Fontecilla (QS) 27,7 %
- Pierre Céré (PQ) 15,9 %
- Valérie Assouline (CAQ) 7,2 %
- Jeremy Tessier (Parti vert) 1,4 %
- Miguel Tremblay (Option nationale) 0,8 %
- Hugô St-Onge (Bloc Pot) 0,4 %
- Peter Macrisopoulos (Marxiste-Léniniste) 0,3 %