MONTRÉAL — À l’occasion de la deuxième semaine de prévention des VPH, les organisateurs cibleront particulièrement les hommes, qui ont été nombreux à se faire diagnostiquer un cancer lié à ces virus, mais ils incitent tout de même tous les jeunes à recevoir le vaccin, qui a fait ses preuves.
Les Virus du Papillome Humain (VPH), une infection transmissible sexuellement, affecteraient environ 80 pour cent des Canadiens au cours de leur vie, selon un médecin de l’Institut national de santé publique du Québec, Marc Steben.
Certains de ces virus causent des lésions corporelles traitables, mais d’autres peuvent aussi causer un cancer chez le patient. Les VPH pourraient être liés à onze sortes de cancers, selon le docteur Steben.
Pour la deuxième Semaine de prévention du VPH du Canada, qui commence lundi, les organisateurs ont choisi de s’adresser particulièrement aux hommes, car les cancers les plus fréquents chez eux sont ceux de la bouche et de la gorge, qui ne peuvent être dépistés à leur stade précoce.
Chez les femmes, le cancer le plus répandu est celui du col de l’utérus, qui peut être détecté tôt, avant qu’il ne s’aggrave.
La Société canadienne du cancer estimait qu’en 2016, près de 4400 Canadiens recevraient un diagnostic de cancer lié aux VPH. Le tiers de ces patients seraient des hommes.
Le docteur Steben rappelle qu’il est fortement conseillé pour les garçons et les filles de se faire vacciner le plus tôt possible et de faire le fameux test Pap chez le médecin pour les filles.
Au Québec, le vaccin est gratuit pour les filles de 9 à 17 ans, et pour les garçons de 4e année.
«Au Canada, on a maintenant plusieurs études qui viennent confirmer l’efficacité et la sécurité des vaccins contre le VPH, a souligné le docteur Steben, en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne. Les vaccins ont diminué les infections, ont diminué les cancers, les précancers.».
Certains parents s’inquiétaient qu’en offrant le vaccin leurs enfants, cela les inciterait à avoir plus de relations sexuelles non protégées, ce qui ne s’est pas avéré, selon le docteur Steben.
«On a des données qui nous montrent que les jeunes qui ont été vaccinés ont moins d’infections transmises sexuellement qui ne sont pas reliées aux VPH et ont moins de grossesses. Donc, ce n’est pas vrai que les jeunes auront des comportements non sécuritaires lorsqu’ils ont été vaccinés contre les VPH», a-t-il soutenu.
Selon le ministère de la Santé du Québec, en 2016-2017, 73 pour cent des filles de la quatrième année du primaire avaient reçu le vaccin contre les VPH, alors que cette proportion était de 69 pour cent chez les garçons.
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Mis à part les cancers du col de l’utérus, les VPH seraient liés à…
— 80 à 90 pour cent des cancers de l’anus
— 40 pour cent des cancers du vagin et de la vulve
— 40 à 50 pour cent des cancers du pénis
— 25 à 35 pour cent des cancers de la bouche et de la gorge
Source: Société canadienne du cancer