C’est une «cascade de circonstances» qui a mené au décès accidentel de Mme Hélène Rowley Hotte Duceppe – la mère de l’ex-chef du Bloc Québécois Gilles Duceppe– selon le rapport de la coroner rendu public mardi. Les conclusions indiquent que le drame aurait pu être évité si «des actions avaient été posées» par le personnel de la résidence pour personnes âgées.
Le décès de Mme Duceppe avait ébranlé tout le Québec en janvier dernier, alors que la dame avait été retrouvée, décédée d’hypothermie à l’extérieur de sa résidence, le température frôlant les -35 degrés.
La femme de 93 ans était sortie à la suite du déclenchement d’une alarme d’incendie en pleine nuit. Elle s’est butée à une porte qui s’était verrouillée derrière elle et que sa carte d’accès ne lui permet pas d’ouvrir. Elle n’a été retrouvée que six heures plus tard.
«Ce décès est le résultat d’une série d’événements et aurait pu être évité si différentes actions avaient été posées par les employés de la résidence avant et après le déclenchement de l’alarme.» -La coroner Géhane Kamel, lors d’une mêlée de presse.
Malgré le fait que l’ouverture de la porte de sécurité par laquelle Mme Duceppe est sortie ait déclenché une alarme stridente pendant plusieurs minutes, personne n’est allé à l’extérieur pour vérifier la cause de cette sonnerie avant de réarmer la porte. Bien qu’un employé était à la réception, devant les écrans de sécurité, la dame n’a jamais été aperçue à l’extérieur.
«Moi j’ai visionné les caméras, et c’était clair que si on avait visionné les caméras à ce moment-là, on aurait trouvé Mme Duceppe», a illustré la coroner.
C’est pourquoi Me Kamel propose une série de mesures de prévention pour éviter «des décès semblables dans le futur».
Elle recommande, entre autres, de munir la résidence d’un système d’interphone avec sonnette aux six portes où se trouvent les sorties d’urgence, de faire une tournée visuelle obligatoire dans les cages d’escalier et à l’extérieur des bâtiments à chaque déclenchement d’une alarme d’incendie, puis de s’assurer de la présence d’une personne dont le principal mandat sera d’assurer la sécurité des lieux et de la surveillance des caméras.
Poursuite envisagée
Du côté de la famille, on s’explique bien mal cette série de mésaventures «qui n’ont donné aucune chance à Mme Duceppe».
«Le rapport du Coroner est très clair: cet événement tragique aurait pu être évité, n’eut été de la négligence de la résidence et de leurs employés», a soutenu l’avocat de la famille Duceppe, Me Marc-Antoine Cloutier.
Maintenant le rapport rendu public, Me Cloutier a souligné que «les constats troublants» faisant état de «graves manquements de la part de la Résidence Lux Gouverneur» poussent la famille à réfléchir à différentes actions à prendre «avant de pouvoir tourner la page».
La possibilité d’entreprendre les procédures judiciaires est assez plausible, d’une part pour «une question de respect», mais aussi pour «s’assurer qu’une telle négligence ne coûte pas la vie à d’autres innocentes victimes».
Peu après la publication du rapport, la résidence Lux Gouverneur a réagi, par voie de communiqué, en mentionnant notamment que «toute l’équipe réitère son appui aux recommandations de la coroner et mettra tout en œuvre pour accroître encore davantage la sécurité de ses résidents».