Les dizaines de milliers de feux qui ravagent la forêt amazonienne nous interpellent de nouveau au sujet de la grande vulnérabilité des écosystèmes de notre planète. Nous faisons encore face à notre fragilité, les «poumons» de la terre brûlent et nous n’y pouvons pas grand-chose. Pire: nous en sommes essentiellement responsables.
Nous sommes d’abord responsables de notre mode de vie, où on a élevé le consumérisme à outrance en valeur absolue. L’appétit grandissant pour la viande bovine et la nourriture de bétail à base de soya ont grandement contribué à l’accélération de la déforestation de l’Amazonie ces dernières années. La loi sacrée de l’offre et de la demande, sans contrôle réglementaire strict, a fait qu’on n’hésite pas à couper les arbres pour faire place à l’élevage bovin ou à des plantations de soya. La dernière étape de la déforestation consiste à mettre le feu aux espaces déboisés pendant la saison sèche afin d’y brûler tout ce qui reste.
Nous nous indignons avec raison du triste sort de la forêt amazonienne. Cependant, nous reléguerons probablement tout aux oubliettes une fois que le cycle de nouvelles médiatiques sera passé à autre chose. Nous rangerons ces feux au même endroit que toutes les grandes catastrophes écologiques du passé, la fonte rapide des glaciers, l’extinction accélérée des espèces, les tonnes de déchets plastiques dans les océans, les déversements de pétrole dans les milieux naturels… Nous avons la mémoire très courte.
Il faut que ça change. Nous n’avons pas le choix si nous voulons éviter le suicide collectif qui s’annonce. Ça commence certainement par une transformation profonde de nos habitudes et de notre mode de vie exubérant, mais surtout par des politiques économiques courageuses, voire révolutionnaires, qui mettent l’environnement au centre des préoccupations et des priorités décisionnelles.
C’est notre responsabilité de choisir des gouvernants qui mettent l’environnement au centre de leurs politiques. Les élections fédérales sont une occasion pour le dire à nos politiciens.
Maintenant, nous avons le pouvoir et le devoir de choisir nos gouvernants selon leurs politiques environnementales. Les élections fédérales seront une occasion de nous exprimer par l’intermédiaire des urnes. En votant pour la lutte aux changements climatiques et à la pollution, contre la dépendance aux énergies fossiles, pour la protection de la faune et de la flore, contre le plastique à usage unique, pour l’agriculture responsable, contre l’usage intensif de pesticides et de produits nocifs, etc., nous donnerons à nos décideurs un signal clair sur l’importance que nous accordons à l’avenir de notre planète.
Le gouvernement libéral sortant manie très bien le discours écologiste, mais n’agit que ponctuellement sans réelle stratégie structurante. Il faut mettre de la pression sur ces politiciens pour qu’ils passent de la belle parole aux actes. Les conservateurs évoquent les défis environnementaux du bout des lèvres de peur de froisser les sensibilités d’une partie de leur électorat cible. Il faut leur montrer que ce n’est pas une stratégie gagnante. Le NPD et le Parti vert sont peut-être les plus engagés sur les questions environnementales, mais les sondages les donnent loin derrière. Il faut peut-être leur donner un petit coup de pouce cette fois.
Quant à Maxime Bernier, ben, c’est une cause perdue.