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Ministère de la Nouvelle normalité: un plaidoyer humoristique pour la décroissance

Les interprètes et créatrices derrière le «ministère de la Nouvelle normalité»

Les interprètes et créatrices derrière le «ministère de la Nouvelle normalité»

Et si le gouvernement Legault avait un ministère consacré à la décroissance? C’est l’idée que fait circuler le «ministère de la Nouvelle normalité», un groupe satirique qui vise à vendre aux Québécois les avantages d’une province carboneutre.

Elles s’appellent Hélène Touze et Saskia Marks – des alias –, sont toutes deux «sous-ministres» et représentent un «ministère» du gouvernement québécois. Au même titre que de populaires pages de mèmes et dans la même veine que le populaire «Revoir», le ministère de la Nouvelle normalité (MNN) fait principalement dans la moquerie.

Mais derrière ce désir de caricaturer la bureaucratie provinciale, les cerveaux derrière le MNN ont l’objectif de dénoncer le rythme de consommation des Québécois. Ils ont d’ailleurs procédé cet été au placardage de plusieurs grandes vitrines montréalaises. «Ce commerce est dorénavant déclaré non essentiel et fermera ses portes en 2021», pouvait-on lire sur l’une des affiches collées.

«La normalité telle que nous la connaissons n’est plus viable», illustre l’interprète de la fonctionnaire Hélène Touze lors d’un passage devant l’Assemblée nationale, lundi. Celle-ci a préféré taire son vrai nom et ne se présenter que comme son personnage de sous-ministre.

Objectif: satire

Alors, pourquoi la satire? Au contraire de principaux organismes environnementaux québécois – comme Greenpeace et Équiterre –, le MNN souhaite attirer l’attention par l’humour.

«La situation est tellement absurde que notre approche souligne cette absurdité.» – l’interprète d’Hélène Touze

«Nous voulions essayer quelque chose de différent, qui pouvait attirer l’attention différemment. La satire est une façon de faire passer un message», commente celle derrière le personnage de Saskia Marks, une autre «sous-ministre».

Ce message, c’est avant tout celui de la «décroissance», ce concept qui vise à fonder une économie moins consommatrice et plus durable. L’auteur et professeur Yves-Marie Abraham, qui a écrit un ouvrage complet sur cette idée, appuie d’ailleurs les idées du ministère de la Nouvelle normalité.

Malgré la prolifération des fausses nouvelles sur le Web, les créatrices du ministère de la Nouvelle normalité assurent qu’elles ne souhaitent pas faire circuler la désinformation.

«Sur nos réseaux sociaux et notre site Web, on dit que c’est un groupe satirique. Notre logo est en forme de fleur de lys, mais modelé sur un chapeau de bouffon. C’est pour faire rire les gens.»

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