Commercialisé depuis le mois d’août 2018 au Canada, le médicament injectable Ozempic – un substitut à l’insuline dans le traitement du diabète – fait de plus en plus parler de lui dans la presse locale internationale et canadienne. Et pas nécessairement pour les bonnes raisons. En effet, de nombreux médias d’ici et d’ailleurs attirent l’attention sur une potentielle utilisation dangereuse de ce produit dans le but de perdre du poids. Au point de provoquer une pénurie d’Ozempic en Australie et aux États-Unis, au même moment où le médicament est en pleine expansion au Québec.
La popularité du médicament au Québec a récemment été révélée par Radio-Canada Mordu. Son enquête montre que le nombre de prescriptions d’Ozempic auprès du régime public d’assurance médicaments est passé de 74 en 2019 à 34 373 en novembre 2022. Alors qu’il est impossible à l’heure actuelle de déterminer quelle proportion de toutes ces nouvelles prescriptions concerne des personnes qui souffrent réellement de diabète de type 2, le phénomène inquiète.
Remède soi-disant miracle pour la perte de poids
En juin 2022, un article du quotidien français Libération tirait déjà la sonnette d’alarme et appelait à la prudence envers ce nouveau remède soi-disant miracle pour la perte de poids. Le gouvernement australien indique aujourd’hui que le médicament sera en rupture de stock au moins jusqu’à la fin de mars, la demande ayant explosé après que le produit fut devenu viral sur les réseaux sociaux.
Les autorités de l’île-continent ne cachent pas les raisons derrière cette pénurie, accusant directement les prescriptions frauduleuses d’Ozempic faites par des cliniques ou des médecins à des patients qui cherchent à perdre du poids, alors que ce n’est pas l’usage prescrit pour ce médicament. L’Ozempic fait d’ailleurs beaucoup parler de lui sur les réseaux sociaux australiens et trend, malgré les effets secondaires et les contre-indications.
L’épidémie de prescriptions frauduleuses d’Ozempic se propage comme une traînée de poudre et ce sont maintenant nos voisins du Sud qui sont touchés par une pénurie, comme en témoigne un article du Daily Herald de Chicago. Alors que nombre d’Américains diabétiques ont pour habitude de traverser notre frontière pour se procurer de l’insuline, moins chère au Canada, Global News s’inquiète de son côté que de plus en plus de patients américains viennent acheter l’Ozempic au Canada, que ce soit pour leur diabète ou perdre du poids.
La pénurie pourrait ainsi réduire la disponibilité du produit à plus ou moins long terme à l’échelle du Québec, où la demande est en hausse constante.