Une équipe de chercheurs internationale, dirigée par l’École de médecine Duke-NUS de Singapour, a identifié six nouveaux anticorps qui pourraient jouer un rôle crucial dans la lutte contre toutes les souches de la COVID-19, selon une étude récente.
Les anticorps ont été identifiés dans le sang de patients qui avaient survécu au virus SARS en 2002 et qui avaient récemment reçu un vaccin contre le coronavirus. L’anticorps le plus puissant, appelé E7, a montré une capacité à neutraliser les nouveaux variants du SARS-CoV-2, y compris l’Omicron XBB.1.16, qui a contribué à une augmentation de plus de 14% des nouveaux cas aux États-Unis au cours du dernier mois.
L’étude révèle que l’E7 empêche le virus de subir le processus de transformation nécessaire pour infecter les cellules et provoquer la maladie. En dépit de l’augmentation récente du nombre de cas, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des États-Unis indique que la recrudescence des cas de COVID-19 en cette fin d’été 2023 est bien inférieure aux flambées passées.
Selon l’étude publiée dans Science Advances, ces nouveaux anticorps pourraient marquer, à l’avenir, la fin des strictes mesures gouvernementales contre la COVID-19 et d’autres sarbecovirus, comme le virus SARS de 2002-2003.
Des preuves encourageantes
Les chercheurs, originaires de Singapour, de l’Australie et des États-Unis, ont découvert que ces six anticorps éliminent efficacement plusieurs variants de la COVID-19. Ces nouveaux anticorps monoclonaux se sont également avérés efficaces contre le SARS et d’autres coronavirus transmis entre mammifères.
Les précédentes tentatives de développer un traitement utilisant des anticorps monoclonaux en grande quantité pour protéger les patients atteints de la COVID-19 ont montré que ces traitements perdaient leur efficacité face aux variants du virus. Cependant, ces six nouveaux anticorps monoclonaux ont été découverts dans le système immunitaire de patients qui avaient survécu au SARS original et qui avaient ensuite reçu le vaccin Pfizer-BioNTech contre la COVID-19.
«Ces travaux apportent des preuves encourageantes que les vaccins pancoronavirus sont possibles, s’ils peuvent “éduquer” le système immunitaire humain de la bonne manière», a déclaré Wang Linfa, auteur principal de l’étude et expert en virus de chauve-souris de l’Université Duke-NUS de Singapour.
Les chercheurs prévoient maintenant d’étendre leurs recherches sur l’E7 et les autres anticorps monoclonaux pour développer des traitements contre les souches actuelles et futures du coronavirus. La recherche a été réalisée en collaboration avec l’Université nationale de Singapour, l’Université de Melbourne en Australie et le Fred Hutchinson Cancer Research Center à Seattle, aux États-Unis.