14. Oui, vous avez bien lu, 14 chefs d’accusation pour le maire intérimaire de Montréal. Et pas pour des niaiseries : complot, fraude envers le gouvernement, abus de confiance et acte de corruption dans les affaires municipales, etc. Un beau buffet. Pour simplifier la chose, disons que c’est 14 claques sur la gueule de plus pour une population qui était déjà au plancher. Le meilleur est à venir, comme ils disent. Faudrait bien parce que là, c’est difficile d’imaginer pire…
Avec Laval qui est présentement placée sous tutelle et Montréal qui passe d’une dérive à l’autre, la ville de Québec a toutes les apparences d’une oasis de paix et de calme. Attendez voir, là-bas, ils ne perdent rien pour attendre. Imaginez comment ça risque de virer quand le maire Régis piquera la fouille des fouilles avec son projet de Colisée à 400 M$ qui n’abritera vraisemblablement pas une équipe de la LNH dans un avenir approché. D’ailleurs, du côté de Québec, je dis ça comme ça, on a l’impression que l’effet des stéroïdes que l’on a consommés pour les fêtes du 400e commence à s’amenuiser. Parlez-en aux organisateurs des spectacles de Céline et de McCartney qui ne savent plus où donner de la capine pour écouler leurs dizaines de milliers de billets toujours invendus à ce jour. Mais ça, c’est une autre histoire et, si vous le permettez, on y reviendra un autre tantôt…
Cela étant dit, plus du tiers de la population du Québec se retrouve «avec pas de tête» ou avec un maire qui a tendance à l’avoir plutôt grosse. Et c’est sans compter les dizaines de municipalités qui sont dirigées par des petits rois qui font à leur guise et qui se gardent bien de rendre des comptes à leurs sujets.
Quelle faillite. Quel triste échec cinglant. Quel horrible constat. Cinquante ans de révolution tranquille, de «désormais», de lois sur le financement des partis, de vérifications, de pattes blanches et autres lessives de l’étoffe publique. Cinquante ans de prétention à penser que «nous, on est bien meilleurs qu’ailleurs». À revendiquer l’invention du plus blanc que blanc. À se consoler plutôt qu’à se désoler quand on se comparait aux autres. À prendre la mouche quand le magazine Maclean’s titrait que le Québec était la province la plus corrompue au Canada. À s’en remettre à notre implacable sens de l’éthique, digne héritage de notre passé catholique et, donc, infaillible.
Cinquante ans à dormir sur nos deux oreilles, faussement rassurés par tous ces instruments de contrôle et cette morale irréprochable dont nous étions si fiers. À croire que rien ne pouvait nous atteindre.
Ce matin, le réveil du citoyen/contribuable est difficile. À tous ceux qui ont abusé de notre bonne foi et du pouvoir qu’on vous avait conféré, que vos méfaits soient déjà connus ou non, sachez que notre pardon n’arrivera pas. C’est fini.
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Les réseaux sociaux sont en train de réinventer l’expression «parler des deux côtés de la bouche». En sortant du spectacle-hommage à Robert Charlebois aux FrancoFolies – Robert et plusieurs invités y furent impeccables, même si tout n’était quand même pas parfait –, on a croisé certains observateurs qui émettaient des réserves sur la soirée à laquelle ils venaient d’assister. Quelle ne fut pas ma surprise, à mon retour à la maison, de lire des commentaires plus que dithyrambiques sur Twitter de la part des mêmes individus à propos du même spectacle. Pas facile de se ramasser en 140 caractères. Des fois, ça nous oblige même à écrire le contraire de ce que l’on disait une heure plus tôt. #obséquieux…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.