MONTRÉAL – Le réseau social Twitter a été le théâtre d’une sortie du ministre péquiste Alexandre Cloutier, jeudi, qui a reproché au Directeur général des élections du Québec (DGEQ) l’embauche d’une ex-candidate du Parti libéral du Québec (PLQ) comme directrice de scrutin.
Le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, à la Francophonie et à la Gouvernance souverainiste faisait allusion à Martine Girard, qui a été nommée directrice de scrutin dans la circonscription de Dubuc, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, au printemps dernier.
«Le DGE engage l’ancienne bras droit du min. libéral dans Dubuc et ancienne candidate libérale à titre de dir. de scrutin… dans Dubuc!», affirmait le député de la circonscription de Lac-Saint-Jean.
Au cours des deux derniers scrutins, Mme Girard avait été la candidate libérale dans la circonscription de Jonquière, également au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en plus d’avoir été dans l’entourage de l’ex-ministre Serge Simard.
Critiquant cette nomination, M. Cloutier a écrit, dans un gazouilli, que le poste de directeur de scrutin «doit non seulement s’exercer en toute neutralité, mais qu’il doit aussi y avoir APPARENCE de neutralité».
Le DGEQ a répliqué un peu plus tard, également via son compte Twitter, indiquant qu’un ex-candidat avait le droit de se présenter à un «concours public» et que le processus de sélection était très rigoureux.
«(La) nomination (se fait) selon l’ordre de mérite des candidats, établie sur la base de critères de compétence et d’aptitudes», pouvait-on lire.
En entrevue, le porte-parole du DGEQ, Denis Dion, a expliqué que Mme Girard avait prêté serment pour exercer ses fonctions en toute neutralité et que rien, dans la loi électorale, n’empêchait sa nomination.
«Tous les employés ont prêté serment pour faire leur travail de façon neutre, a-t-il dit. Moi je vais voter aux élections, j’ai des opinions, mais nous avons tous prêté serment de faire notre travail de façon neutre.»
Selon M. Dion, la sélection de Mme Girard à la suite du processus de sélection envoie un message clair.
«Ce que ça veut dire pour elle, c’est qu’elle tourne la page de son passé politique, a dit le porte-parole du DGEQ. Elle ferme le livre de la partisanerie et elle tombe dans celui de la neutralité.»
Le ministre Cloutier, qui n’a pas semblé satisfait des explications du DGEQ, en a même rajouté sur le réseau social, en fin d’après-midi.
«Le directeur du scrutin doit exercer une réserve en matière politique et il ne peut être membre d’aucun parti, a-t-il écrit. Dois-je comprendre qu’on peut déchirer sa carte juste avant d’avoir l’emploi?»
Un directeur de scrutin est nommé dans les 125 circonscriptions du Québec. Son rôle est de veiller au déroulement harmonieux du processus électoral.
M. Dion a également minimisé la sortie du ministre Cloutier sur Twitter.
«C’est plus un député du Parti québécois qui réagit à une situation qui se passe dans sa région, a dit M. Dion. Il soutient son collègue député de (la circonscription de) Dubuc. C’est plus de l’entraide entre députés.»