Alors, amis du PQ, une semaine après la grande taloche, comment vous portez-vous? Mal? S’il faut croire tout ce qui grenouille à l’interne depuis lundi dernier, ça doit faire un méchant bout que ça allait mal dans la cabane. Pas pour en rajouter mais ça paraissait quand même un peu…
Quand une campagne démarre avec un refus d’échanger avec les journalistes, la suite ne peut être qu’une opération de rattrapage. Ce qui fut le cas jusqu’à la dernière seconde. Avec le résultat que l’on connaît. Pourtant, en presque 50 ans d’existence, ce n’était pas la première crise que le PQ devait traverser. Sauf qu’à chaque fois, il y avait une énergie «de fond» qui donnait une poussée à la machine et tout finissait invariablement par se replacer. Cette fois-ci, les troupes n’ont rien relancé. Question de moral à plat et d’âge avancé également.
S’il fut pendant longtemps l’incarnation même de la vigueur, le PQ a fort mal vieilli parce qu’il a été incapable de se renouveler. Un parti qui a longtemps cru – à tort – que le vote jeunesse lui était acquis. Pire, qu’il lui était dû. À quelques jours du scrutin, dans l’ultime sondage publié dans le Journal de Montréal, le chiffre était pourtant cruellement clair. Dans le groupe des 18-32, le PQ finissait 4e. Pas premier, ni deuxième… Quatrième!!! Pour en arriver à un résultat aussi lamentable, ça doit faire un méchant bout de temps que le travail de recrutement a été placé sur le cran d’arrêt. Pour comprendre, suffit seulement de voir aller les mêmes têtes poivre et sel qui, à chaque congrès, croient toujours faire partie de l’aile progressiste…
Le PQ a non seulement perdu l’appui des jeunes mais a montré plus d’une fois qu’il ne savait plus quoi faire avec ses rares forces fraîches. En 1970, Claude Charron, le plus jeune député de la mince députation péquiste d’alors, était de toutes les tribunes et consacrait sa vie à courir les cégeps et les universités pour répandre le programme du parti. En 2014, on envoyait Léo Bureau-Blouin faire la tournée des Résidences Soleil pour aller jouer aux poches et faire des risettes avec les pensionnaires. À pleurer.
La première fois où j’ai eu le droit de vote, c’était au référendum de 1980. Me souviens combien, du haut de mes 18 ans, je m’étais fendu la gueule en entendant des épouvantails d’un autre siècle nous promettre de ne plus jamais voir les Rocheuses si le OUI l’emportait. Pendant la dernière campagne, y’a une vieille dame qui est venue partager sa crainte de voir des méchants messieurs tirer le bouchon de sa piscine si le monde ne votait pas du bon bord. Des peurs, des maudites peurs niaiseuses bardées de mauvaise foi. Comme pour les Rocheuses. Pareilles à celles que propageaient les curés de malheur d’hier et d’avant-hier. Sauf que ce coup-ci, ce discours a été prononcé lors d’une assemblée du PQ. Et il fut applaudi.
Qu’est-ce que les jeunes ont dû se fendre la gueule en mettant leur X ailleurs…
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Vu : Les Liaisons dangereuses, chez Duceppe jusqu’au 17 mai. Une réussite. Pour la brillante mise en scène de Serge Denoncourt, la superbe scénographie de Guillaume Lord, les costumes de François Barbeau (des œuvres d’art, rien de moins) ainsi que le jeu fort efficace de Julie Le Breton, Éric Bruneau, Magalie Lépine-Blondeau et tous les autres. Le travail fut clairement gigantesque. Le résultat l’est tout autant.
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Lu : sur les réseaux sociaux, des commentaires d’une méchanceté inouïe à propos du gagnant de la finale de La Voix. Bonyeu, on se calme, c’est de la tv! Juste de la tv…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.