«Yé 6 h, on farme!» Avec le nouveau projet pilote qui prolongera les heures d’ouverture de certains bars de Montréal, allons-nous être obligés de revoir un de nos plus grands classiques de l’humour québécois? Sans doute pas, mais il en demeure que je me demande bien ce que cache cette expérience pour le moins incongrue.
Si c’est pour diluer (!) le flot de clients à la sortie des bars pour que le tout se fasse en douceur et dans l’ordre, j’ai bien peur que ça ne soit pas une excellente idée. Comment les éternels sans-allure de 3 h du matin pourront-ils subitement se transformer en humains matures avec une couple d’heures de plus de consommation dans le corps, je vous pose franchement la question.
Je sais bien que dans plusieurs grandes villes du monde, les bars ferment quand le soleil se lève. Est-ce que c’est mieux? Je n’en ai pas la moindre idée. Ce que je devine, c’est que la distinction d’une ville doit sûrement passer ailleurs que par l’extinction tardive des pompes à broue.
Peut-être aussi qu’il y a autre chose derrière tout ça. Peut-être qu’on en profitera pour allonger également les heures d’utilisation des parcomètres dans les quartiers chauds du centre-ville? Qui sait, peut-être même que l’on pourrait éventuellement percevoir un tarif «de nuit» en guise de taxe d’ivrognes? Et qui sait si l’on ne postera pas plus de véhicules de police au premier coin de rue pour pincer davantage de contrevenants qui engraisseront les coffres du Trésor public? Nos dirigeants sont parfois tellement verrats que ça ne m’étonnerait même pas de les savoir aussi machiavéliques.
Qui aurait pu croire qu’un jour, la relance de la ville allait aussi passer par nos increvables party animals? Je vous le dis, y’a quelque chose qui m’échappe totalement là-dedans…
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Bon, c’est maintenant officiel, nos bien-aimés Canadiens seront les prochains à se faire taper dessus par les brutes de Boston. À première vue, il n’y a rien de formidablement encourageant pour les locaux quant à l’issue de cette série. Les Bruins sont tellement capables du pire…
On espère seulement que les rouges vont continuer à croire qu’ils ont, eux aussi, le droit de gagner. La confiance en soi, vous savez comment c’est, peut parfois nous mener un peu plus loin que prévu. Prédiction : Montréal en 6. Et si ma vision s’avère juste, je jure sur la tête de toutes les épingles du monde que je vais moi aussi m’acheter un fanion de char à 15 $ même si son coût de production doit être d’environ 32 cennes, gros maximum. Quand il est question des Canadiens, mon bonheur n’a pas de prix…
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Admettons que vous êtes le grand boss de la NBA. Admettons que le propriétaire d’une de vos équipes tienne des propos racistes comme vient de le faire celui des Clippers de Los Angeles. Admettons que plus de 80 % des joueurs de votre ligue de basket, ceux qui font rouler votre machine à plein, sont de race noire. Il me semble que votre ligue devrait être assez riche pour racheter immédiatement l’indigne propriétaire et lui botter le cul hors de ses rangs. Alors, qu’attend donc la direction de la NBA pour éliminer cette tache de m… qui souille son parquet?
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Salutations émues à la gang du bistro Continental sur Saint-Denis qui ferme boutique après 27 ans de gentillesse et de belles soirées. Je sais bien qu’on va éventuellement retrouver ce beau monde ailleurs mais en tournant la page sur ce chapitre, y’a comme un autre bout de ma vie qui vient de se transformer en souvenir. Foutu temps qui passe…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.