La nouvelle environnementale qui a le plus retenu l’attention la semaine dernière est l’annonce que l’administration Obama a faite lundi dernier, selon laquelle elle allait adopter de nouvelles normes importantes visant la réduction des émissions de GES des centrales au charbon américaines.
Pourquoi le charbon? Probablement parce que malgré l’augmentation de l’utilisation du gaz naturel au cours des dernières années, le charbon fournit encore environ 40% de l’électricité produite aux États-Unis (suivi par le gaz, avec 30%, et le nucléaire, avec 19%).
L’administration Obama affirme que les changements climatiques ont coûté à l’économie américaine 100M$ en 2012 et que les centrales de production d’électricité comptent pour le tiers des émissions de GES aux États-Unis.
D’un point de vue politique, Obama s’attaque à un puissant lobby puisque le charbon est encore extrait dans 25 États américains, dont plusieurs où on compte des élus démocrates. Ce lobby a d’ailleurs financé plusieurs campagnes anticlimat et antienvironnement aux États-Unis et même au Canada au cours des dernières années; les frères Kosh ont, à eux seuls, dépensé plus de 67M$ depuis 1997 en campagnes contre les mesures visant la réduction des GES.
Obama décide également d’avoir recours à ses pouvoirs réglementaires en passant directement par l’Agence de protection environnementale (EPA) plutôt que d’essayer, comme il l’avait fait dans son premier mandant, de faire adopter une nouvelle loi par le Congrès.
L’EPA propose donc, pour les centrales au charbon existantes, une réduction de 30% des émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport à 2005.
Selon l’Agence, ces mesures vont permettre des économies, en matière de climat et de bénéfices pour la santé, de l’ordre de 55 G$ à 93G$ en 2030, en plus de prévenir la mort prématurée d’entre 2700 et 6600 personnes et de réduire le nombre de crises d’asthme chez les enfants – une réduction de 140 000 à 150 000 crises!
De ce côté-ci de la frontière, il s’agit d’une tuile de plus pour M. Harper, qui disait vouloir se coller sur les États-Unis en matière de changements climatiques. Cette excuse fonctionnait bien lorsque les efforts du président Obama étaient paralysés par le Congrès, mais… Nous allons voir maintenant que «l’empereur n’a plus d’habits du tout»!