Avez-vous peur de vieillir? Ou plutôt, avez-vous peur de terminer vos jours dans un centre où vous seriez traité comme un moins que rien par des préposés qui n’auraient aucun respect pour vous, pour votre condition et pour vos maigres possessions?
Je ne me suis pas encore remis du reportage présenté dans la dernière édition de l’émission Enquête à la télé d’État. Vous les avez vues – merci à la caméra dissimulée – ces «aidantes» qui volaient sans arrêt du chocolat à une vieille dame confuse? Ou cette autre bénéficiaire (!) qui se faisait remonter son pantalon comme on tasse des patates dans une poche de jute. Vous avez entendu comment on s’adressait aux vieilles sans le moindre égard? L’horreur.
Non, ce n’est pas partout pareil. Non, ce ne sont pas toutes les préposées qui traitent leurs patients comme de la merde. Mais ça existe. Et le cœur me lève quand j’y pense. Surtout quand je pense que, cette fois-ci, une famille a dû cacher une caméra pour voir le triste making of d’une journée normale dans la vie de leur mère.
J’ai peur. Peur de vieillir comme ça, peur de me ramasser dans une situation pareille dans 25 ans, peut-être même avant… J’ai peur quand je sais que nous serons encore plus nombreux à avoir besoin de ces soins essentiels. Et que la charge de travail que nous représenterons alors sera encore plus lourde pour notre système de santé et pour ceux et celles qui y travailleront. On gage combien que les plombs vont sauter souvent au sein du personnel ?
J’ai peur de ne pas avoir personne qui pourra vérifier comment on s’occupe de moi dans une institution du genre. Peur de me faire appeler mononcle par un pur étranger qui va se foutre de ma gueule et de ce que je suis devenu quand il retournera au poste de garde.
J’ai peur. Peur de me faire voler une poignée de p’tit change dans ma table de chevet par un «aidant» qui jugera qu’il en a bien plus besoin que moi. Peur de mouiller mon fauteuil et de me faire chicaner comme un enfant qui «oublie» d’aller aux toilettes à temps.
Quand j’y pense, j’ai peur de tout ça. Et j’y pense souvent.
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Le grand cirque Magnotta vient – enfin – de commencer. Pour être bien certain de marquer le coup correctement, on n’a pas lésiné sur les moyens. En débutant par la procession d’hier matin vers le palais de Justice. Méchante patente. Un convoi composé d’un autobus, de deux fourgons et de cinq autos patrouilles suivi par les hélicos de nos télés locales. Tout ça pour qui? Un terroriste d’État islamique? L’assassin de John F. Kennedy? Le dernier porteur au monde du virus Ebola? Non, tout ça juste pour un maudit fou qui a avoué avoir tué et ensuite dépecé sa victime. La dernière fois qu’on a vu un déploiement aussi ridicule, c’était quand on était allé chercher le même maudit fou lors de sa fuite en Allemagne. Dites donc, est-ce parce qu’il est mis en contact avec un fou furieux que le système doit lui aussi perdre les pédales?
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Après le caquiste Christian Dubé, qui avait abandonné son siège de député à peine 4 mois suite à son élection lors du scrutin provincial d’avril dernier, c’est maintenant au tour de la péquiste Elaine Zakaïb de faire pareil. Total de la facture pour les contribuables: 1,2 M$ pour tenir deux élections partielles dues au départ de deux irresponsables qui ont changé d’idée moins de 6 mois après le grand rendez-vous général. Si ça continue ainsi, il n’y a pas que les élections scolaires qui seront de plus en plus insignifiantes…
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Vu: Le pain et le vin, le troisième volet de l’Histoire révélée du Canada Français, présenté jusqu’au 11 octobre au NTE sur Fullum. Une fois de plus, Alexis Martin, Daniel Brière et leur équipe frappent un grand coup. Avec intelligence, brillance et pertinence. Et avec beaucoup, alors là, beaucoup d’humour. À déguster sans aucune modération.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.