La première vague aura été synonyme d’une montée de popularité des chefs de gouvernement au Canada. Mais il semble que ce phénomène soit derrière nous. L’appréciation générale des qualités de Justin Trudeau et de François Legault a connu une baisse au cours de la dernière année, montre une nouvelle étude.
C’est ce que constate le professeur au département de marketing de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), David Crête. À travers deux sondages, l’empathie, la compétence et la confiance démontrée envers les deux premiers ministres ont été évaluées. Toutes ces qualités sont moins estimées chez les chefs par les Québécois qu’elles ne l’étaient en 2020.
L’appréciation de la compétence des premiers ministres Trudeau et Legault a connu une baisse particulièrement importante. «On sait que l’adhésion aux mesures sanitaires s’effrite depuis plusieurs mois, et que les intentions de vote à l’endroit de la Coalition avenir Québec (CAQ) sont légèrement en baisse, analyse M. Crête. Les données de l’étude apportent un complément utile, parce qu’elles permettent de décortiquer les perceptions négatives derrière ces résultats.»
Parallèlement, le bien-être psychologique des Québécois a chuté entre 2020 et 2021. Ils sont plus anxieux, nerveux et ressentent davantage de tension et de peur.
«J’ai observé qu’il y avait une corrélation significative entre les qualités de leader perçues chez messieurs Legault et Trudeau, et l’état dans lequel les citoyens se sentent, mentionne M. Crête. Le fait d’avoir un leader politique qui soit capable de nous rassurer, de nous réconforter, ça a un lien avec la façon dont on se sent. C’était vrai il y a un an, et c’est encore vrai aujourd’hui.»
Les Québécois se sentent moins rassurés par rapport à la pandémie qu’ils ne l’étaient en 2020. L’état d’âme est différent à l’échelle canadienne, où les citoyens se sentent davantage rassurés.
Trop d’informations?
Ce n’est pas que la cote des politiciens qui connaît une baisse. L’opinion des répondants québécois sur les communications gouvernementales s’est aussi détériorée.
Au Québec, 41% des citoyens estiment que le gouvernement communique trop d’informations, tandis que 51% d’entre eux pensent que le niveau d’informations communiqué est adéquat. «C’est intéressant, parce que les médias de la province ne parlent à peu près que de la COVID-19, constate M. Crête. Dans d’autres marchés, comme les États-Unis, la France ou d’autres pays européens, on parle évidemment de la COVID-19, mais jamais comme on en parle au Québec.»
Les points de presse du gouvernement sont encore regardés par une forte proportion des Québécois, souligne M. Crête.