La comédie romantique en prend pour son rhume dans Three Night Stand, un film québécois hivernal tourné en anglais qui, à l’instar du récent Whitewash, voit son protagoniste accumuler les bêtises.
C’est la fin de semaine tant rêvée. Carl (Sam Huntington) part en escapade amoureuse avec son épouse Sue (Meaghan Rath) dans un chalet idyllique. Rapidement, il se rend compte que son ex (Emmanuelle Chriqui) s’occupe de l’endroit et que ses sentiments envers elle sont encore bien vivants. La situation s’envenime lorsqu’un populaire acteur (Aliocha Schneider), qui doit bientôt tourner avec Catherine Breillat, et sa mère très spéciale (Anne-Marie Cadieux) surgissent sans crier gare.
Ce récit qui évoque parfois le vaudeville et le Husbands and Wives de Woody Allen émane de l’imagination fertile de l’acteur, scénariste et cinéaste Pat Kiely, qu’on a pu voir dans The Trotsky et Good Neighbours, mais qui n’avait rien réalisé depuis son cocasse Who is KK Downey? en 2008.
«Ç’a été une période sombre, raconte en entrevue le metteur en scène qui a grandi à Montréal. J’ai rédigé des scénarios qui n’ont pas fonctionné. Après ces échecs, je voulais simplement écrire une histoire et la tourner avec une petite équipe. Si je n’avais pas eu d’argent, j’aurais trouvé 25 000 $ pour faire le film quand même.
[pullquote]
Plusieurs personnes reconnaîtront d’ailleurs un membre de leur entourage dans ce héros gentil comme tout qui, à force de vouloir bien faire, se met les pieds dans le plat. «Carl est si confus, avoue son interprète Sam Huntington, qui était au générique de Superman Returns. Il veut tellement avoir une vie idéale… mais ce n’est pas en commettant autant d’erreurs inexcusables qu’il y parviendra!»
Bien au contraire. C’est ce ton véridique et parfois cru, éloigné des contes de fées, qui a tant plu à Meaghan Rath. «Le scénario décrit ce que c’est, de nos jours, d’être en couple, assure-t-elle. Il y a plus qu’une personne pour toi. Il peut y avoir plusieurs individus géniaux qui t’apprennent plein de choses et que tu finis par conserver lorsque tu passes à une nouvelle relation.»
L’idylle autrement
La comédie romantique peut avoir mauvaise réputation. Souvent, les longs métrages se suivent et se ressemblent. Pour éviter les clichés d’usage, le cinéaste Pat Kiely a voulu corrompre un peu le genre, mais pas avec cynisme. «J’ai préféré le faire avec authenticité et honnêteté, en étant plus humain et profond», confie-t-il.
Three Night Stand, qui a été présenté aux festivals de Whistler et de Slamdance, grince d’ailleurs beaucoup. Surtout si le spectateur s’y rend pour un premier rendez-vous galant. «Ce n’est pas si romantique que ça, conclut le metteur en scène. Sans que tu t’y attendes, le film te laisse un mauvais goût dans la bouche.»
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=JiG7_Orb1r8?rel=0&w=640&h=360]
Three Night Stand
En salle dès vendredi