Benoît Brière s’apprête à clore l’aventure du Boss est mort. Il espère
maintenant que d’autres seront assez fous pour se lancer dans une épopée
semblable.
«Pour le gars de shop, il y avait à peu près une dizaine d’heures de matériel de scène, et on en a pris deux. Donc, mathématiquement, il reste assez de matériel pour faire quatre autres one man show!» lance d’emblée Benoît Brière. Vraiment, on peut annoncer ça? Quatre autres monologues de Deschamps interprétés par Brière? «Non, non! J’aimerais ça, mais je ne pense pas, rectifie en riant l’acteur. C’est une aventure que j’ai adoré vivre, mais qui est extrêmement épuisante. C’est la première fois que je tiens la scène seul. C’est colossal.»
Malgré l’épuisement, Brière semble véritablement ravi des moments qu’il a vécus en roulant avec Le boss est mort, pièce dans laquelle il reprend le célèbre personnage du gars de shop créé par Yvon Deschamps. D’ailleurs, lorsqu’on lui demande s’il y a eu une représentation qui l’a particulièrement marqué parmi les dizaines qu’il a données, l’acteur n’hésite pas. «Toutes!» s’exclame-t-il. Sans exception? «C’est sûr que la première au Quat’Sous, je m’en souviendrai longtemps, dit-il. C’était extrêmement stressant et nostalgique, car c’est là qu’est née l’œuvre d’Yvon Deschamps. C’est là que tout a commencé. Rejouer dans cette enceinte, dans ce lieu sacré, c’était très émouvant.»
Pas de doute, la pression était forte sur Brière. Reprendre ce personnage et ces paroles qu’il n’était pas le seul à connaître par cœur, c’était un gros morceau, comme on dit. «Le public connaît tellement les monologues que je me dis toujours à la blague : « Ben coup don’! Si jamais j’ai un blanc, j’aurai juste à demander à quelqu’un dans la salle »! Ça m’est même arrivé de me faire reprendre après un spectacle par des gens qui me disaient : « Vous savez, dans ce passage-là, vous vous êtes trompé. » Ce à quoi je répondais toujours : « Oui, je sais… combien pour votre silence? »» rigole l’acteur.
Se disant incroyablement honoré d’avoir «contribué à amener la parole d’Yvon Deschamps dans un autre médium qui s’appelle le théâtre», Brière espère maintenant que d’autres l’imiteront. «Le but de la mission, c’était que d’autres cons décident de faire pareil», dit-il. A-t-on bien entendu? D’autres…? «Cons! Oui! Il faut l’être pour s’embarquer là-dedans!» s’esclaffe Brière.
Lui-même trouvera-t-il difficile de dire adieu à ce personnage? «Très. Ç’a été un gros succès, on a attiré beaucoup de monde, mais honnêtement, on pensait se faire dire, dans chacune des villes où on se présentait, qu’il y aurait eu assez de spectateurs pour deux ou trois représentations de plus, ce qui n’a pas été le cas. On s’est donc dit qu’on allait arrêter… Du moins pour l’instant.» Le boss est mort? Peut-être pas encore…
Le boss est mort
Jusqu’au 31 mars, à 20 h
Au Monument-National