Dans un univers d’errance, de révolte et d’onirisme se dresse Love Projet, la nouvelle création cinématographique de Carole Laure.
«Je pense que c’est mon film le plus facile d’accès, avoue la cinéaste en entrevue, en parlant de sa quatrième réalisation. C’est celui où il y a le plus de personnages, le plus d’émotions.»
Exit donc les histoires aux héroïnes uniques comme Les fils de Marie, CQ2 et La capture, et bienvenue à la multiplication des tranches de vie et des destins. Love Projet prend la forme du film choral en braquant son regard sur une troupe de jeunes gens qui répètent le chant et la danse et qui vivent de multiples joies et déceptions.
«C’est un scénario que j’ai beaucoup travaillé, et je n’avais pas envie de faire du cinéma explicatif», ajoute l’ancienne égérie de Gilles Carle. La réalisatrice donne plutôt une place prépondérante aux chorégraphies et aux mélodies, qui sont deux des principaux moyens de communication de ses personnages.
«Je pense que c’est mon film le plus facile d’accès.» – Carole Laure
Une façon d’ailleurs de rendre hommage aux artistes et à la création. À ces hommes et à ces femmes dans la vingtaine et la jeune trentaine qui aiment, souffrent, aspirent au bonheur et embrassent la solitude à la vitesse grand V. Un portrait de génération qui est peu représenté dans le cinéma québécois.
«Je pense qu’au Québec on est habitué d’avoir des films sur la recherche d’identité, sur le Québécois qui se demande ce qu’il fait ici s’avance Natacha Filiatrault, qui crève l’écran dans son premier rôle au cinéma sous les traits d’une mère qui tire le diable par la queue. Mais c’est rafraîchissant de voir un film qui parle plus de l’humain dans toute sa beauté, dans ses failles, dans ses passions, dans tout.»
Du talent!
En plus de Natacha Filiatrault, connue pour son travail avec Dave St-Pierre, Love Projet présente plusieurs nouvelles têtes, soit Éric Robidoux, Thomas Furey et Victoria Diamond, qui gravitent autour des plus expérimentés Céline Bonnier, Pascale Bussières et Benoît McGinnis.
«Je suis très, très contente d’avoir trouvé ce cast-là, lance en riant Carole Laure. C’est bien beau de créer des personnages, mais il faut trouver les gens pour les jouer. C’est vraiment eux qui chantent, qui dansent. Ça fait du bien de voir des visages nouveaux.» Cette décision a pu faire peur aux institutions qui financent le projet, mais elle permet aux cinéphiles de découvrir des talents insoupçonnés. «La plupart des personnages sont dans la vingtaine, la jeune trentaine: inévitablement, les têtes sont plus fraîches, on les a moins vues, explique Magalie Lépine-Blondeau (19-2), qui incarne une femme introvertie cherchant à aider les autres. C’est ça qui est rare, en fait. Que des réalisateurs plus chevronnés aient envie d’écrire pour une génération plus jeune. Carole a cet espèce d’amour infini de la jeunesse, comme si une partie d’elle-même n’avait jamais vieilli. Elle voit la jeunesse sans recul, comme si elle en faisait encore partie.»
Love Projet
En salle dès le 24 octobre
Au FNC, Auditorium Concordia
Vendredi soir à 19h
Au FNC, Cinéma du Parc
Dimanche à 13h15