Culture

Pas d’Emmy pour le Québec, mais une présence remarquée

L’an dernier, Fabienne Larouche avait dit aux International Emmy Awards que ce n’était pas la dernière fois que 30 vies se retrouverait en nomination. Elle avait raison. Cette année, avant le gala, elle nous a rappelé que, traditionnellement, la catégorie de la Telenovela «appartient aux Brésiliens». Elle ne s’est pas trompée non plus. Mais quelle fierté de pouvoir dire: «On était là!» Et encore plus: «On était là pour une seconde fois

C’était la deuxième année de suite que l’équipe d’Aetios Productions, présidée par Fabienne Larouche, foulait le tapis rouge des International Emmy Awards. Devant le Hilton Hotel de la 54e rue, Karine Vanasse, qui était en vedette dans les épisodes soumis cette fois, n’est pas passée inaperçue. De toute façon, même si elle avait essayé très fort, il aurait été difficile pour l’actrice, qui célébrait lundi son 31e anniversaire, de rester dans l’ombre. Vêtue d’une magnifique robe blanche signée Elisabetta Franchi, la jeune femme brillait de mille feux.

Durant la cérémonie, on a également vu la star québécoise – célèbre en sol américain pour son rôle dans Pan Am et, surtout, dans le délicieux Revenge – à l’écran en compagnie de Benoit McGinnis, dans des scènes de 30 vies, lorsque les nommés ont été annoncés dans la section Telenovela. Le prix est finalement allé à la production du Brésil Precious Pearl. Mais c’est pas grave. «On le savait, c’est la malédiction brésilienne! a lancé Fabienne Larouche une fois le gala terminé. Mais on avait une belle table; on les a vus de près!» Et puis, jamais deux sans trois. «On va revenir l’année prochaine!» a-t-elle promis avant d’ajouter: «Il y a beaucoup d’inscrits, mais peu d’élus.»

«Il ne faut quand même pas perdre de vue que c’est grand, le monde! Faire partie des quatre nommés…! a renchéri Karine Vanasse. Ce sont des choses dans la vie qu’on ne pense pas vivre, et quand on les vit, il faut être capable de se dire: c’est bien beau vouloir plus et espérer, c’est normal, mais en même temps, c’est assez incroyable que [30 vies] soit ici pour la deuxième année! Un concept qui mérite de revenir, c’est un concept qui est fort!»

«C’est ça qu’on fait: le storytelling, raconter des histoires. Et quand c’est bien fait, ça voyage partout dans le monde» – Karine Vanasse

Du côté du Emmy du Meilleur acteur, pour lequel Claude Legault était en lice, c’est au Britannique Stephen Dillane que le trophée a été remis. L’interprète, récompensé pour sa performance dans The Tunnel, était toutefois absent lundi, pour cause de tournage dans la surpopulaire série-événement Game of Thrones. «Je n’ai jamais vu Game of Thrones», a lancé, mi-figue, mi-raisin, son confrère réalisateur, qui a récupéré le prix à sa place. Encore une fois, avant la présentation dudit prix, on a pu voir des extraits des séries nommées, et donc, un dialogue entre Berrof et Chartier. Très cool.

Du côté des présentateurs maintenant, disons qu’on a eu droit à une drôle de sélection, dont faisait notamment partie le magnat des médias Rupert Murdoch… et le rappeur 50 Cents. Ce dernier a du reste remis une statuette au réalisateur Damon Vignale pour le documentaire canadien The Exhibition. Au sujet de la présence de ces deux personnalités, Matthew Weiner, le créateur de Mad Men, honoré hier par un prix hommage, a lancé: «L’idée d’une sitcom mettant en vedette Murdoch et 50 Cents est à moi!»

«Le nationalisme divise les gens. Mais le divertissement les ramène ensemble.» –Matthew Weiner, créateur de la série Mad Men

Dans la salle, le gala n’étant pas télédiffusé, l’ambiance est plus, disons, détendue que dans une cérémonie visionnée par des milliers de personnes. Parfois même joyeusement relâchée. Ainsi, pendant la présentation d’extraits d’un téléroman sud-américain très dramatique, une table s’est mise à crier «Noooooon!» quand une des protagonistes a pointé son fusil sur sa poitrine. Sinon, pour la petite histoire, outre les stars, une chose qui se retrouvait en abondance au gala (et dans les rues en général) est ce qu’on pourrait appeler «le porte-selfie», à savoir une pôle métallique visant à tenir le cellulaire loin du visage pour éviter l’effet «coude devant la face» durant la prise de l’égopotrait. Pour la petite histoire.

Animation: le cas Lucas
Faut croire que les humoristes britanniques ont la cote aux International Emmy Awards. Après l’imbattable John Oliver l’an dernier, c’est Matt Lucas qui s’est retrouvé aux commandes du gala. Et, de son propre aveu, celui qui s’est qualifié de «John Travolta anglais» n’était pas trop sûr pourquoi il était là. «Je n’ai aucune idée pourquoi ils m’ont demandé d’animer ça, a-t-il lancé en introduction. Je ne suis pas vraiment populaire en Grande-Bretagne. Je ne suis même pas si populaire en Petite Bretagne.» (Un clin d’œil à l’émission satirique Little Britain, à laquelle il participe… et au fait qu’il n’est réellement pas si populaire que ça, même s’il est adoré d’un cercle de fidèles.)

Peut-être est-ce parce que notre amour de John Oliver est si grand, ou peut-être simplement parce qu’il était plus «sur la coche», toujours est-il que, bien qu’on ait apprécié les interventions de Matt Lucas, il nous a semblé un peu moins caustique et rythmé que son compatriote l’an dernier. N’empêche, il s’est tout de même permis quelques piques contre Game of Thrones (un gag récurrent hier) et a introduit de «nouvelles catégories» aux Emmy, dont «La série scandinave la plus déprimante» et «La-télésérie-qu’il-faut-absolument-que-tu-continues-à-écouter-même-si-t’haïs-ça-parce-que-ça-devient-vraiment-bon-à-l’épisode-9». Ironique, il a également lancé un avertissement aux gagnants: «N’oubliez pas de garder vos remerciements sous la barre des 30 secondes. À moins que vous soyez célèbre. Auquel cas, laissez-vous aller!»

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