Culture

Les jeux d'évasion gagnent en popularité

Lauren La Rose - La Presse Canadienne

Pour Errol Elumir et Matt Silver, passer du temps enfermés à l’intérieur constitue une excellente sortie.

Les deux Torontois sont des adeptes de jeux d’évasion grandeur nature, qui se sont multipliés ces derniers temps un peu partout au Canada.

Pour jouer, on doit faire équipe avec des amis ou de parfaits inconnus pour résoudre une série d’énigmes qui permettront de s’«échapper» d’un lieu verrouillé, dans une courte période de temps.

Impossible, cependant, de se fier sur son téléphone intelligent pour trouver les réponses: les joueurs n’ont droit qu’à leurs propres connaissances, leur capacité à résoudre des problèmes et leurs coéquipiers pour réussir.

MM. Elumir et Silver aiment tellement ce type de jeux qu’ils ont fait équipe avec Manda Whitney pour faire la critique des jeux d’évasion qu’ils ont testés sur leur blogue Escape Room Addict.

«C’est comme résoudre une énigme, mais à plus grande échelle que vous ne pouvez l’imaginer, explique M. Silver. Vous êtes dans une pièce, et tout ce dont vous avez besoin pour en sortir est à votre disposition.»

M. Elumir ajoute: «Pour moi, c’est comme jouer à un jeu d’aventure ou un jeu pointer-et-cliquer à l’ordinateur… sauf que c’est dans la vraie vie. Et c’est cet aspect que j’apprécie vraiment.»

L’entreprise SmartyPantz, de Vancouver, offre des jeux d’évasion avec des thèmes aussi variés que l’espionnage d’après-guerre ou les enquêtes paranormales. Le directeur de l’entreprise, Chris Ricard, explique qu’il utilise aussi des acteurs costumés, qui peuvent donner des indices aux joueurs, mais jamais les réponses.

Il affirme que ce sont les entreprises qui forment la majeure partie de sa clientèle. «(Le jeu) forme l’esprit d’équipe, peu importe comment vous l’abordez, même si c’est un groupe de personnes qui se rencontrent pour socialiser», explique-t-il.

«J’ai fait beaucoup de formation dans le passé, et il y a quelque chose de différent lorsqu’un groupe de gens se retrouvent ensemble dans un espace restreint et ont une tâche précise à accomplir (…) Certains groupes ont beaucoup de succès en travaillant ensemble, et d’autres échouent lamentablement… mais ils ont tous du plaisir.»

Depuis sa conception au Japon en 2007, plus de 10 millions de participants auraient joué au premier jeu du genre, le Real Escape Game. Et seulement trois pour cent d’entre eux auraient réussi à en sortir d’eux-mêmes. Scrap Entertainment a collaboré avec Company & Company pour implanter le jeu au Canada.

L’origine de Real Escape Game est tirée de l’univers numérique, lorsque le créateur Takao Kato s’est intéressé à un type de jeux pour ordinateur connu sous le nom de Room Escape et qu’il a décidé de le transposer dans la vraie vie.

Scott McInnes, qui dirige Escape From the Time Travel Lab à Toronto, croit que les participants doivent être minutieux, savoir communiquer et savoir bien gérer leur temps.

«Les gens craignent parfois de se sentir stressés ou claustrophobes dans ce type de jeux, mais une fois à l’intérieur, ils sont vite distraits par les tâches qu’ils doivent accomplir», a-t-il expliqué.

Compte tenu du grand choix de divertissement de nos jours, quel est donc l’intérêt de cette expérience traditionnelle, sans technologie?

M. Silver estime que les jeux d’évasion répondent au besoin primaire de travailler en équipe et de créer des liens.

«Le jeu en ligne demeure avant tout une activité solitaire. Mais lorsque l’on se rend dans un jeu d’évasion ensemble, on s’appuie réellement, physiquement et intellectuellement, les uns sur les autres.»

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