Je dois l’avouer, j’étais réfractaire à l’idée de regarder de la radio à la télé quand La soirée est (encore) jeune avait annoncé son passage à ARTV cet automne.
Alors voilà, un sceptique a été confondu. Après plusieurs émissions, je dois admettre que le passage de la radio à la télé est complètement réussi, même que la folie de l’équipe menée par Jean-Philippe Wauthier passe encore mieux à la télévision.
Pas de glamour, rien de flamboyant et pas d’effets spéciaux. On voit des ordinateurs portables, des micros et un décor modeste devant une foule conquise. Sauf que les moyens techniques ne sont pas représentatifs parce que la formule marche.
Même qu’on en demanderait plus.
La surexposition de monsieur Wauthier en agace certains cette année, c’est compréhensible, c’est l’étoile montante de la grande tour. Ici, par contre, il est dans son élément. Pas de danse, pas d’habits aux pattes courtes, pas de cravates étouffantes. Wauthier a le verbe acide, l’animation aiguisée et ses collaborateurs lui renvoient très bien la balle. Il y a une chimie indéniable au sein de l’équipe.
C’est allumé, baveux, intelligent, songé et juste assez déplacé pour décoiffer tout le monde.
J’irais même jusqu’à dire que La soirée est un essentiel à Radio-Canada en raison du vent de fraîcheur offert. Souvent, la Première chaîne ne s’aide pas avec sa programmation très ciblée vers une démographie de plus en plus vieillissante. Sans réduire le travail de personne, disons que je me retrouve de moins en moins dans la programmation, et pourtant, je ne vais pas en rajeunissant.
Les gars de La soirée, pour ne nommer que ceux-là, contribuent à tenir la vieille garde sur ses talons, à éviter (idéalement) la paresse intellectuelle et la complaisance.
La relève est là, elle a les dents longues et elle peut attaquer deux médiums en même temps : la radio et la télé.
Sans parler d’une révolution, ça fait du bien en petit pêché d’être intelligemment diverti la fin de semaine sur notre télévision ET notre radio d’état.
Chapeau!