Fini l’humour et le show-business pour Philippe Bond. L’humoriste de 43 ans a annoncé son retrait de la vie publique sur sa page Instagram, jeudi matin, après la publication d’une enquête de La Presse recensant les témoignages de huit femmes qui racontent avoir subi des inconduites sexuelles de sa part.
«Je suis atterré par ce que je viens de lire. Je ne reconnais pas la personne qui est décrite dans cet article. […] Par respect pour mes collaborateurs et mes employeurs qui me côtoient depuis des années et parce que je veux leur éviter de devoir répondre à une avalanche de questions des journalistes, je me retire de tout, autant de la vie publique que de la radio et des spectacles. Je dois protéger et prendre soin de mes proches mais surtout je dois être là pour mes enfants et ma femme. Penser à ce qu’ils auront à traverser avec moi me bouleverse, car il n’y a rien de plus important pour moi qu’eux», a écrit Bond.
La publication Instagram de Philippe Bond n’était pas ouverte aux commentaires jeudi matin, et sa page Facebook officielle ne semble plus exister à l’heure qu’il est.
Relations sans consentement
L’article de La Presse fait état d’événements qui seraient survenus entre 2006 et 2015, touchant des femmes qui auraient croisé Philippe Bond dans les coulisses de ses émissions de télévision, de radio ou de spectacles ici et là. L’une d’elles aurait été séquestrée dans la voiture de Philippe Bond en 2007, à l’époque où celui-ci était comédien à l’émission Juste pour rire : les gags.
Le compte-rendu minutieusement documenté des journalistes Patrick Lagacé et Charles-Éric Blais-Poulin rapporte des épisodes «de commentaires sexuels déplacés, de touchers non désirés, de baisers forcés, d’une fellation imposée dans une cabine de toilette pour femmes et de relations sexuelles sans consentement» imposés par Philippe Bond a ces femmes qui ont témoigné, dont certaines d’elles à visage découvert.
À l’heure actuelle, Philippe Bond ne fait l’objet d’aucune accusation criminelle, et l’artiste a refusé d’accorder une entrevue à La Presse pour s’exprimer dans ce dossier.
La semaine dernière, Philippe Bond avait menacé l’humoriste Thomas Levac de procédures judiciaires après que celui-ci eut gueulé haut et fort sur scène, lors de l’enregistrement d’un balado au Festival d’humour émergent en Abitibi-Témiscamingue, que «Philippe Bond est un violeur». Le principal intéressé s’était rapidement défendu sur Facebook en ces termes :
«Depuis les dernières années, de nombreux témoignages racontant des histoires terribles ont circulé. Aucune victime ne mérite ce qu’elle a vécu et malheureusement il y a beaucoup d’autres histoires graves qui demeurent dans l’ombre […] Il y a aussi une fausseté qui circule à mon sujet, rendue publique par un humoriste récemment. Aujourd’hui je me lève et je crie haut et fort mon innocence», avait plaidé Philippe Bond.
En 2017, lors de l’éclatement du mouvement #MoiAussi, lorsqu’avaient été dévoilées au grand jour les affaires impliquant Éric Salvail et Gilbert Rozon, de nombreuses rumeurs avaient également circulé autour de Philippe Bond, alors jamais confirmées.