Découverte par le grand public en 2017 à La Voix, Désirée vient de faire paraître son second album, Les souvenirs flous, dont le spectacle de lancement est prévu le 2 mars au Ministère.
Lors de la sortie de son précédent album, Madeleine, en 2019, la première chose qui séduisait chez Désirée, c’était sa voix feutrée et tourmentée. Étant pianiste, l’artiste de 26 ans explique à Métro qu’elle compose beaucoup avec sa voix; la tonalité triste de ses chansons est à la fois liée à celle-ci et aux thèmes qu’elle souhaite aborder.
«J’écris de la musique pour me libérer. Je ne pense pas que je ferais de la musique si c’était pour faire des chansons joyeuses. Mais même si je chantais quelque chose de joyeux, je pense qu’à cause de mon feutre dans la voix, ça pourrait sonner triste assez vite», soutient Désirée, installée au Café des bois, sur le Plateau, à quelques pas de son lieu de travail.
Si les chansons reposent encore sur sa voix dans son second album, cette fois, Désirée a pu profiter de l’expertise d’Antoine Corriveau, qui officie à la prise de son et à la réalisation.
Le son des Souvenirs flous est d’ailleurs un peu moins jazzy que dans Madeleine; le saxophone, le violoncelle et le violon sont remplacés par des guitares, de la basse, le synthétiseur et la batterie.
«C’est l’influence de tous les musiciens qui ont fait l’album avec moi. La guitare de Jérémie [Dallaire, qui a également coécrit trois chansons sur Les souvenirs flous] est assez jazzée parce qu’il a étudié là-dedans, mais avec Antoine Corriveau, c’est un peu rock…»
Désirée explique que l’intention est que son nouvel album «sonne plus vrai», précisant que c’est Antoine Corriveau qui a choisi les musiciens Stéphane Bergeron à la batterie et Marc-André Landry à la basse.
«Je suis vraiment contente [de ses choix] et Stéphane va nous suivre dans ma tournée.»
La résidente de Rosemont qualifie d’ailleurs de «merveilleux» les sons et les idées qu’Antoine Corriveau a apportés à ses compositions, saluant du même coup son écoute.
Faire la paix avec son passé
Première chanson écrite de l’album, Te souviens-tu de moi? a donné à Désirée la ligne directrice pour le reste: retourner dans des souvenirs et faire la paix avec eux, même s’ils ne seront peut-être jamais clairs.
Dans le clip de cette chanson, disponible depuis le 20 janvier, on voit Désirée se déformer le visage dans une chambre envahie de végétation. Ce travail de maquillage a nécessité la collaboration de Rémy FX, bien connu dans le milieu du cinéma québécois ainsi que des amateurs d’horreur et d’épouvante.
C’est lors d’une séance de méditation que Désirée, entourée de chandelles, a eu l’idée de ce visage qui se déforme et qui fond comme de la cire.
«C’était vraiment cool à faire, avoir une prothèse et tout, se remémore Désirée. Juste aller à l’atelier [de Rémy FX], c’était hot. Il est tellement sweet comme gars.»
«Doux, fin, apaisant» sont les qualificatifs qu’énumère Désirée pour décrire Rémy FX. Tout le contraire de la violence qui se dégage de ses créations!
Devant public
Comme son précédent album est paru peu de temps avant la pandémie, Désirée n’a pas eu la chance de faire beaucoup de spectacles.
Pour celui du 2 mars au Ministère, elle veut quelque chose de plus intime que le lancement de Madeleine qu’elle avait fait au Club Soda, une expérience qu’elle avait trouvé stressante pour un premier spectacle.
«[Au Ministère], ça va être beau, les musiciens sont merveilleux, assure Désirée. Ça va être assez intime, mais ça va vraiment rocker à certains moments et être minimaliste à d’autres.»
Son album Les souvenirs flous est disponible depuis le 17 février en version numérique ainsi qu’en vinyle.
«J’ai dit à mon gérant: “Heille, tout le monde en a un [vinyle], j’en veux un aussi”», rigole-t-elle.