Google et le jeu vidéo
De la même manière qu’on l’avait fait pour Apple, voyons un peu les origines de Google et du jeu vidéo. Ça va aller beaucoup plus vite. Fondé en septembre 1998 par Larry Page et Sergey Brevin, Google est avant tout un moteur de recherche fait d’algorithmes compliqués dont le but est de classer les sites Internet. Si la société a développé des logiciels aux différentes utilités, ces derniers soutenaient avant tout un but professionnel.
Ce n’est qu’en 2014 qu’on voit émerger le premier véritable jeu vidéo de Google, le jeu du T-Rex. Vous y avez sûrement déjà joué pendant une panne Internet. On contrôle un dinosaure qui doit sauter par dessus des cactus. Le but est de se rendre le plus loin possible.
En tant que distributeur, c’est bien entendu via la création et le déploiement d’Android à partir de 2008 que Google va être plus directement confronté aux jeux vidéo. Ils sont un ingrédient essentiel au succès de son système d’exploitation et de sa boutique en ligne.
Mais c’est en 2019 que tout va changer. Lors de la GDC de San Francisco, en mars, Phil Harrison, alors vice-président et directeur général à Google, annonce l’existence de Stadia, une plateforme de jeux en ligne dans le cloud. Lancée officiellement en novembre de la même année, Google Stadia a un modèle économique bancal. Par ailleurs, les relations avec les développeurs ne sont pas les meilleures et l’entreprise peine à comprendre pourquoi elle devrait soutenir, financièrement ou autre, le portage de jeux existants sur sa plateforme.
C’est en parallèle de son service de Cloud Gaming que Google lance le Google Play Pass en septembre 2019, soit le même mois qu’Apple Arcade.
Google Play Pass, un service très diversifié
Pour ceux et celles qui ne connaitraient pas, Google Play Pass est un service offert par Google aux utilisateurs d’Android. Disponible pour 5,99 $ par mois ou 34,99 $ par an, cet abonnement regorge d’applications diverses et variées. Si sur le papier on peut le comparer à Apple Arcade, Google Play Pass faisant la part belle aux jeux, il propose des applications qui sortent de ce cadre. On y trouve en effet des outils de toutes sortes comme une app pour transformer votre cellulaire en souris pour votre ordinateur. Pour les créatifs, il y a toute une gamme de logiciels de dessin ou de retouche photo. Bref, le choix ne manque pas.
Cela dit, contrairement à son concurrent, Google Play Pass n’offre que des jeux qui sont disponibles ailleurs. En effet, l’une des forces d’Apple Arcade est de proposer des jeux exclusifs aux appareils mobiles du constructeur. Si on les retrouve sur Switch ou PlayStation, on ne les verra jamais arriver sur Android. La firme de Cupertino s’est ainsi verrouillée des exclusivités mobiles pas piquées des hannetons. Même si cela tend à changer, car récemment Apple Arcade a accueilli des jeux comme Monument Valley ou Don’t Starve: Pocket Edition.
Ça ne veut pas pour autant dire que Google n’a pas de bons jeux. On trouve beaucoup de JRPG génériques faits sous RPG Maker, certes (merci Kemco!). Mais on trouve aussi beaucoup d’excellents titres comme Death Road to Canada, les deux Monument Valley justement, Stardew Valley, This War of Mine ou encore Limbo. En tout c’est plus d’une centaine de jeux et d’applications qui sont disponibles avec des ajouts tous les mois. On ignore cependant si des app quittent le service à la manière du Xbox Game Pass.
Pas ou peu de marketing
L’un des gros problèmes de Google Play Pass est que la maison-mère n’a pratiquement pas communiqué dessus. C’est vraiment dommage, car à l’instar d’Apple Arcade, il s’agit d’un service vraiment solide. Je veux dire, 35 $ par an pour jouer à autant de jeux et pas seulement, alors que c’est quasiment le double du prix chez la concurrence, que demande le peuple? D’être au courant que ça existe.
Dans ce même esprit de manque de communication, on ne sait pas, cette fois-ci à l’inverse d’Apple Arcade, quels seront les prochains jeux et app à venir. Ce serait l’occasion pour Google de créer une demande, mais il faut croire qu’ils ont d’autres chats à fouetter.
Quoi qu’il en soit, le Google Play Pass saura se trouver une place au sein de la myriade d’abonnements qu’on a déjà.
Un texte de Antoine Clerc-Renaud de Jeux.ca