Bee Simulator montre l’exemple en matière de jeu sérieux
Qui a dit que les jeux sérieux ou autres logiciels ludo-éducatifs devaient être ennuyants? Pas nous et certainement pas les développeurs de Varsava, créateurs de Bee Simulator. C’est vraiment par hasard que je suis tombé sur ce jeu qui m’a tout de suite interpelé. Pour info, il est disponible avec les jeux Gold sur Xbox. « Encore un jeu estampillé Simulator », me dis-je. Mais je n’avais jamais joué une abeille. Un tondeur de gazon, un fermier, une tranche de pain, une roche, une chèvre, tout ça, oui. Mais pas une abeille. Allons-y gaiement, donc. Je ne me doutais pas de l’aventure qui m’attendait.
Dès le départ, dans le menu, on est accueilli par une mélodie très agréable. Présente tout le long du jeu, la musique est l’un des points forts. On se croirait dans un documentaire de la BBC sur ce point. En commençant une nouvelle partie, on incarne une toute jeune abeille qui va faire donner ses premiers coups d’ailes dans et hors de la ruche. On démarre tout en douceur avec un didacticiel qui nous apprend les différentes commandes.
On dirige notre abeille (prénommée Beescuit, on apprécie le jeu de mot mais on peut changer pour Beeyoncé si on préfère) comme dans un jeu de vaisseau à la troisième personne. Le joystick gauche sert à se mouvoir dans l’espace tandis que le droit sert à déplacer la caméra (très sensible par défaut; on vous recommande de la modifier dans les options). On part ensuite butiner nos premières fleurs. Le didacticiel nous permet en outre d’activer la vue abeille pour découvrir des fleurs rares, entre autres. C’est psychédélique, puisqu’on a tous les yeux des abeilles représentés à l’écran. L’effet kaléidoscope est saisissant.
Ce que j’apprécie le plus avec cette façon de faire c’est que Bee Simulator a trouvé ce qui fait le sel d’un jeu vidéo : l’expérimentation. On est libre de voler un peu partout, on peut appuyer sur toutes les touches pour voir les résultats, bref on expérimente ce que l’on ne pourra jamais faire dans la vraie vie.
Tandis que l’on passe de l’une à l’autre des sections de la ruche, les écrans de chargement nous révèlent des détails et des chiffres sur les abeilles, leurs habitudes de vie et leur productivité. On peut retrouver ces informations et bien d’autres sur les fleurs notamment dans la section Extra.
Un gameplay varié
Bee Simulator ne se résume pas qu’à ramasser du pollen et à le ramener à la ruche. Comme tout bon jeu, on a des ennemis, des obstacles, bref des défis. Certains sont classiques, comme rattraper une autre abeille en suivant un parcours défini. D’autres font preuve d’originalité, par exemple traverser des cercles et si on n’en rate trop, on recommence, façon Pilotwings.
Mais là où Bee Simulator est surprenant, c’est dans ses combats. En effet, à certains moments, on va devoir affronter des ennemis comme une guêpe. La bataille se fait en tour par tour façon RPG. Lorsque notre tour arrive, on doit appuyer sur le bon bouton au bon moment, l’un pour attaquer, l’autre pour se défendre. La notion de rythme est donc essentielle. Chacun des deux combattants dispose d’un certain nombre de points de vie. Le premier arrivé à 0 perd. Rien de bien compliqué en somme et une bonne entrée en matière.
Différents événements viendront égayer notre vie d’abeille tout en nous enrichissant en tant que joueur ou joueuse grâce aux diverses connaissances savamment distillées. En d’autres termes, Bee Simulator est une pure merveille, quoi qu’un peu grossier sur certains aspects. Il reste que tous les jeux sérieux devraient s’en inspirer et prendre exemple. On joue et on apprend. Et on apprend des vraies choses, pas comme dans les épisodes plus récents d’Assassin’s Creed qui réécrivent l’histoire. On parle là de faits véritables.
On cherche souvent des jeux à partager en famille et surtout avec des enfants. Bee Simulator fait partie de ces perles rares qui sauront contenter tout le monde. On a besoin de plus de jeux de cet acabit.
Un texte de Antoine Clerc-Renaud de Jeux.ca