La rocambolesque aventure de Google Stadia
Lancé à l’automne 2019, Google Stadia, le service de jeu par diffusion continue (streaming) du leader des moteurs de recherche est toujours là en 2021. Mais son parcours n’est pas des plus calmes. Dans les colonnes mêmes de ce site, j’étais parmi les plus enthousiastes à l’idée de voir arriver ce service.
Le timing était pour moi excellent à l’heure où l’Internet haute vitesse est de plus en plus répandu. Mais, là où j’attendais, comme beaucoup, un modèle d’affaires à la Netflix, on a eu un droit à un modèle bien plus (trop?) traditionnel : un magasin en ligne avec des jeux à divers prix et un abonnement Pro qui permet, chaque mois, d’avoir quelques jeux « gratuits ». Il s’agit en fait de la même approche que le PS+ ou le Xbox Live Gold.
De plus, Google avait mis les petits plats dans les grands en fondant un studio à Montréal et en rachetant le studio Typhoon (revenu de ses cendres depuis sous le nom Raccoon Logic). C’était avant de faire machine arrière quelques mois plus tard comme un aveu d’échec. Ça, c’est pour les coulisses. Mais pour les joueurs et les joueuses, comment ça se passe?
Est-ce que Google Stadia tient la route en 2021?
Après avoir fait le tour du service grâce à quelques codes de jeux fournis par Google, force est de constater que Stadia est de bonne facture… à condition d’avoir la bonne connexion et le bon matériel. En effet, sur un ordinateur, le Wi-Fi n’est pas recommandé. Si comme moi, vous avez un Mac, alors il y a une étape de plus pour en profiter décemment sans-fil (il faut désactiver temporairement le mode « Continuity »).
Mais rien ne remplace une connexion filaire avec un bon vieux RJ45. Là encore, sur Mac, en tout cas de mon côté, ça a été la croix et la bannière pour activer mon branchement Ethernet. Voilà pourquoi, entre autres, je ne joue plus sur ordinateur. Bref, une fois la connexion établie, on en profite au maximum.
Nous avons testé des jeux comme Cyberpunk 2077, Metro Exodus, Jeux olympiques de Tokyo 2020, Risk of Rain 2, GRID et quelques autres pour voir comment le service se comportait. Côté technique, il n’y a rien à dire. Avec ma connexion 120 Mbps de chez Fizz, je n’ai eu aucun ralentissement ou déconnexion une fois branché en Ethernet. Les chargements sont rapides, les jeux sont fluides. Aucune latence sur les contrôles non plus.
Sur mobile, l’expérience est tout aussi agréable, à condition d’avoir une manette. Bien que le service supporte des contrôles tactiles, ce n’est pas l’idéal. Avoir ses gros doigts qui prennent tout l’écran dans des titres comme Cyberpunk 2077, c’est dérangeant.
Mais ce qui est intéressant et réellement impressionnant, c’est la diversité de plateformes compatibles Stadia. Ordinateurs, mobiles, tablettes, même la Xbox Series X va être compatible avec la prochaine mise à jour. Voilà une belle promesse tenue par Google et on est ravi.
Mes craintes envers Stadia
Vraiment, la seule chose qui me dérange est le modèle d’affaires que je ne comprends pas. Bien que je sois le premier à encourager le dématérialisé (je n’ai aucun jeu physique sur Switch, PS4, Xbox One, PS5 et Xbox Series X), je n’arrive pas à me dire que je peux payer pour du vent en somme. Ici l’achat se traduit par l’accès à un serveur sur lequel le jeu est stocké.
Si les serveurs tombent en panne ou si Google ferme son service, c’est fini, on perd tout. Alors que dans le cadre des jeux numériques, on peut toujours y jouer si on l’a téléchargé. Oui je sais que les jeux numériques ne sont que des licences qui nous donnent le droit de jouer.
Je ne sais pas, peut-être que je vieillis et que Stadia modifie trop mes repères. D’autant plus que ce ne sont pas les dernières rumeurs sur le possible transfert en marque blanche rapporté par mon collègue Patrick qui sont pour me rassurer. Je ne me souviens que trop bien de la 3DO!
Quoi qu’il en soit, Stadia est un service objectivement solide avec un catalogue certes moindre que le Google Play Pass sur mobile, mais tout aussi varié. Si vous avez une bonne connexion, n’hésitez pas à vous inscrire et profiter de la version d’essai de 30 jours.
Un texte de Antoine Clerc-Renaud de Jeux.ca