Dans l’organigramme de la Ville de Montréal, tout en haut, se trouve un encadré avec l’inscription «Citoyens et Citoyennes». S’il faut posséder quelques notions de base sur l’organisation municipale pour comprendre l’ensemble de la structure, ça ne prend pas la tête à Papineau pour réaliser que ce sont les citoyens qui trônent au sommet. Pour beaucoup, la politique municipale est sans intérêt. Le taux de participation aux dernières élections était de 42,45 %! Clairement, la majorité des Montréalais(es) avait d’autres chats à fouetter. Si nous sommes à la tête de notre Ville, comment peut-on s’assurer qu’elle nous représente adéquatement si nous sommes peu présents et peu impliqués? Si elle ne prend pas en compte nos intérêts collectifs et particuliers, ne sommes-nous pas les premiers responsables?
Cette semaine, le 15 mai plus précisément, sera lancée la Consultation publique sur le racisme et la discrimination systémique dans les compétences de la Ville de Montréal. Allez faire un tour sur le site internet de l’Office de consultation publique de Montréal pour connaître tous les détails de la démarche. Ce qui est encourageant, c’est que la tenue de cette consultation est possible grâce au droit d’initiative dont ce sont prévalus des Montréalais(es). L’idée n’est pas de savoir si vous êtes pour ou contre. Pas cette fois-ci en tout cas! Le but est de permettre à des gens de s’exprimer sur des réalités qu’on ignore volontairement ou non. Balarama Holness a été le visage de cette mobilisation citoyenne. Pour lui, il est clair que cet exercice va donner une voix aux personnes discriminées qui n’ont pas de plateforme pour s’exprimer dans notre démocratie. Selon lui, les témoignages pourront éduquer et sensibiliser les gens qui ne comprennent pas ou méconnaissent les réalités des immigrants et des communautés ethniques. Les statistiques sont pourtant assez alarmantes dans différents secteurs (logement, emploi, culture, éducation, profilage racial et social, etc.). On préfère se mettre la tête dans le sable collectivement et ignorer certaines détresses humaines. Balarama espère que mettre des visages sur ces statistiques permettra de rendre Montréal plus inclusif.
Les déclarations, les promesses, les reconnaissances, c’est bien, mais ce serait encore mieux de prendre des décisions concrètes qui ont un impact sur les statistiques et les chiffres, qui ne s’améliorent que timidement.
Le gouvernement provincial précédent avait refusé de tenir une commission sur le racisme systémique et avait proposé en lieu et place un forum d’une journée sur la question. Avec ce droit d’initiative et la tenue de cette consultation, Balarama Holness et tous les signataires de la pétition lancent le message que des citoyens ont décidé de reprendre leur place en haut de l’appareil municipal. Les déclarations, les promesses, les reconnaissances, c’est bien, mais ce serait encore mieux de prendre des décisions concrètes qui ont un impact sur les statistiques et les chiffres, qui ne s’améliorent que timidement. Des actions sans résultat ne valent pas mieux que des paroles sans conviction.
La réussite d’une telle démarche repose essentiellement sur la participation citoyenne. Les solutions doivent venir des personnes qui vivent et subissent ces enjeux. Les recommandations doivent émerger d’une réflexion concertée. Il est important d’y participer en grand nombre, mais encore plus crucial, selon M. Holness, est la nécessité de créer une coalition formée d’organismes et de personnes engagées pour s’assurer que les recommandations soient implantées. Sinon, il s’agira d’une énième consultation dont les prescriptions resteront sur des tablettes. On a beau être désabusé par la politique ou les politiciens, reste qu’au bout du compte, le POUVOIR, il est entre
nos mains.
Pour plus d’information sur la consultation publique : ocpm.qc.ca/r&ds