Depuis le début de la pandémie, certains sujets reviennent dans l’actualité, mais également dans les résidences québécoises. Un de ces sujets prend malheureusement beaucoup trop de place présentement et en préoccupe plusieurs : le poids.
Même lors d’une situation aussi extrême et exceptionnelle qu’une pandémie, le poids demeure un sujet récurrent ainsi qu’une source de stress pour un grand nombre de personnes. J’ai d’ailleurs été plutôt attristée d’apprendre que 51 % des femmes et 40 % des hommes considèrent que la préoccupation à l’égard de leur poids a augmenté depuis le début de la pandémie de COVID-19. Ce constat démontre bien à quel point la valorisation de la minceur et le culte du corps sont profondément ancrés dans nos valeurs comme société.
Ce n’est pas nouveau qu’on parle de poids. Toutefois, pourquoi cette préoccupation et ce besoin de contrôler notre alimentation ont-ils pris de l’ampleur, alors que nous traversons déjà des moments difficiles? Pourquoi ne pas nous montrer bienveillants envers notre corps plutôt que de nous imposer toutes sortes de régimes, alors que nous sommes déjà confrontés à de nombreuses privations?
La peur grandissante entourant la prise de poids durant la pandémie peut notamment contribuer à augmenter le sentiment de culpabilité à l’idée de manger ou encore faire en sorte que certaines personnes développent une relation malsaine avec la nourriture et leur corps.
En centrant autant notre attention sur notre poids, il est facile d’oublier l’essentiel. Manger permet aussi de combler des besoins sociaux, de réconfort, de plaisir, de satisfaction. C’est tellement important de continuer à avoir du plaisir en mangeant. Dans ma famille, depuis le début de la pandémie, on prend le temps de manger ensemble tous les soirs. Chacun son tour, on nomme le plus beau moment de la journée. C’est simple, mais ça met l’accent sur le positif et ça rassemble. À l’occasion de la 14e édition de la Journée internationale sans diète (JISD), qui s’est tenu le 6 mai dernier, l’organisme ÉquiLibre lance sa campagne sociétale La bienveillance à plein régime! Cette thématique m’interpelle particulièrement, car je pense que nous devons tous prendre soin de nous en ces temps difficiles. J’invite donc tout le monde, peu importe son poids, à renoncer aux régimes, à la privation et à la culpabilité et de laisser plutôt une place à table pour la bienveillance.
Pour l’occasion, prenons le temps de nous recentrer sur l’écoute de nos besoins et de notre corps, faisons preuve de souplesse et visons l’équilibre plutôt que la perfection pour ainsi développer une relation saine avec la nourriture. Et surtout, au lieu de se parler de notre poids, pourquoi ne pas discuter de nos recettes préférées, de ce qui nous rend fiers de nous, de la saison des Canadiens, du printemps, des films qu’on regarde, du premier voyage qu’on fera après tout ça? Je pense que nous nous en porterions tous mieux!
Marie Soleil Dion
Comédienne et porte-parole de l’organisme ÉquiLibre