Le jardinage s’élève au sommet des loisirs pratiqués au Québec. Un nombre grandissant de passionnés transforment le passe-temps en profession.
Le secteur de l’horticulture est en pleine mutation. Alors que la métropole est appelée à verdir ses espaces, l’École des métiers de l’horticulture de Montréal (ÉMHM) transmet un savoir «végétal» qui se révélera précieux dans les prochaines années.
Les horticulteurs sont responsables de la plantation et de la propagation de plants et de semis d’arbustes, de plantes ou de fleurs. Certains d’entre eux entretiennent les jardins publics, les terrains des résidences privées ou encore ceux des clubs de golf. D’autres vendent à leur compte des bouquets de fleurs, des semences et d’autres produits horticoles. Ils aiguillent continuellement la population vers les meilleures pratiques en soins des plantes et en agriculture urbaine.
L’institution enseigne le métier par le biais de trois diplômes d’études professionnelles (DEP): horticulture et jardinerie, fleuristerie et aménagement paysager. Chaque cohorte est composée d’environ 4 groupes de 15 élèves par concentration. Pour s’inscrire, il faut avoir terminé la troisième année de ses études secondaires.
«On se retrouve avec une relève qui veut changer les choses. Le métier est ancien, mais l’approche biologique et communautaire des nouveaux diplômés le fait évoluer et, nous, on évolue avec eux.» Patrick Marsan, enseignant en fleuristerie à l’École des métiers de l’horticulture de Montréal
La mode verte
Les candidats se bousculent à la porte de l’ÉMHM depuis quelques années. «Les perspectives d’emploi sont excellentes. Le métier de fleuriste n’a jamais été aussi populaire. Les gens achètent de plus en plus de plantes et veulent être éduqués. On assiste à un retour aux valeurs vertes à l’échelle de la société», observe Patrick Marsan, fleuriste et enseignant à l’ÉMHM.
L’abondance de demandes est filtrée grâce à un test de sélection basé sur les connaissances et la personnalité. «On cherche l’intérêt pour le travail physique, mais aussi l’esprit d’équipe. Les plantes entretenues vont servir à des êtres humains, donc la profession exige une sensibilité aux autres et une volonté de collaborer», indique Josée Péloquin, directrice de l’école.
Les municipalités ont aussi besoin de pouces verts. «Il y a une volonté de verdir les milieux de travail, les écoles et les foyers. Ça fait du bien aux gens de voir de la végétation, et c’est une tendance lourde. Vu les enjeux environnementaux, la collectivité se sent concernée», renchérit Josée Péloquin.
Une école au Jardin botanique
Les cours de l’ÉMHM sont actuellement donnés à l’école des Faubourgs, près du métro Frontenac, au Jardin botanique de Montréal, ainsi que dans le quartier d’Hochelaga, à distance de marche du métro Pie-IX. L’administration espère bientôt rapatrier tous ses programmes sous un même toit.
Une demande de subvention a été déposée le 30 octobre dernier pour construire une école au cœur du Jardin botanique. «On se bat pour avoir une école unifiée, car nos trois programmes sont des piliers dans nos métiers respectifs. On travaille présentement beaucoup avec la Ville, le Jardin botanique et le gouvernement du Québec pour avoir notre école», affirme Patrick Marsan.
«Nous sommes comme les sans-abri de l’horticulture. Nous avons des enseignants exceptionnels et des partenariats très riches, notamment avec la Ville, mais nous avons besoin d’un lieu où nous pourrons nous installer de façon définitive pour être en mesure de déployer nos ailes», signale Josée Péloquin.
Plus tôt cette année, l’école s’est vu octroyer une aide financière qui servira à bâtir des serres de production et à construire l’école.
L’ÉMHM reçoit les candidatures tout au long de l’année. Pour un aperçu du curriculum, il est possible de passer gratuitement une journée en classe.
Prochaines formations à l’École des métiers de l’horticulture de Montréal
- Aménagement paysager: 3 février 2020
- Fleuristerie: 10 février 2020
- Horticulture: 16 mars 2020
L’horticulture s’apprend aussi à distance!
- L’Université Laval offre un certificat en horticulture et en gestion des espaces verts.
- Le Cégep de Victoriaville octroie une attestation en études collégiales en développement et gestion d’un programme d’agriculture urbaine.