Qui dit nouvelle année, dit nouveaux mots à ajouter à notre vocabulaire. Nous avons rassemblé 22 nouveaux mots qui devraient se glisser dans notre vocabulaire. Voici le premier épisode de notre Calendrier de l’Après, cahier de tendances 2022.
Blob: Attention à ne pas confondre ce mot avec le bob, longtemps considéré comme le summum de la ringardise. Les blobs fascinent les scientifiques, qui affirment qu’ils peuvent être à l’origine de découvertes majeures. Ces organismes vivent dans les sous-bois à l’état naturel et se composent d’une unique cellule géante capable de se déplacer, de mémoriser et même de transmettre des connaissances à leurs congénères. Difficile toutefois de les caractériser : ce ne sont ni des animaux, ni des végétaux, ni des champignons. Heureusement, ils sont inoffensifs!
Cannamoms: Il n’y a pas que les jeunes qui consomment quotidiennement du cannabis. De plus en plus de mères de famille prennent des microdoses de cette drogue douce pour se détendre et réduire leur charge mentale comme le décrit Danielle Simone Brand dans le livre «Weed Mom: The Canna-Curious Woman’s Guide to Healthier Relaxation, Happier Parenting, and Chilling TF Out». Si les cannamoms sont particulièrement en vogue en Amérique du Nord, le mouvement prend de l’ampleur et séduit de plus en plus de jeunes parents. Bientôt le cannacouple?
Cheugy: Un mot qui a littéralement explosé aux États-Unis en 2021, notamment sur TikTok. Et il pourrait bien remplacer le fameux «Ok, boomer». Pas très flatteur, le terme désigne des personnes qui suivent des tendances jugées ringardes. À prendre avec de la distance donc. En effet, qui n’a jamais flashé ou eu envie de ressortir de son placard une paire de Converse ou une chemise à carreaux façon bûcheron?
Cryptomonnaie: Plutôt Bitcoins, Ethereum ou Ripple? Que celui ou celle qui n’a jamais caressé l’idée de faire fortune grâce à ces monnaies numériques lève la main! Également surnommée «monnaie virtuelle», cette nouvelle forme d’argent 100% dématérialisé permet d’échanger des actifs entre particuliers sans l’intermédiaire d’une banque et sans support papier. À l’heure actuelle, il existerait plus de 6000 cryptomonnaies dans le monde.
Déconsommation: La notion de déconsommation a été théorisée par le chercheur anglais Chris Goodall et décrite par l’autrice française Cécile Désaunay dans l’essai «La société de déconsommation : la révolution du vivre mieux en consommant moins», paru en février 2021. Le principe est simple : adopter une consommation raisonnée, c’est-à-dire en se recentrant davantage sur ses besoins et en privilégiant la qualité au détriment de la quantité. Concrètement, cela peut s’illustrer par le choix d’offrir moins de cadeaux à Noël ou d’opter pour des achats de seconde main.
Frugalisme : Ce terme fait référence à un mode de vie consistant à mettre de l’argent de côté dans l’optique de travailler moins longtemps pour profiter pleinement de la vie. Ce mouvement a d’abord vu le jour aux États-Unis, où il est connu sous le nom «Financial independence, retire early» (FIRE). Ce qui signifie en français: «indépendance financière, retraite précoce». Car, pour beaucoup, cette existence de fourmis a pour but de partir le plus tôt possible à la retraite! À 50 ans, voire à 40 ans, si les finances le permettent.
Gender fluid : L’identité des genres est elle aussi en pleine révolution. Désormais, on ne parle plus uniquement du «féminin» et du «masculin». Certains et certaines embrassent volontiers le féminin et le masculin ou souhaitent simplement s’affranchir de ces deux notions. On les appelle les «genderfluid» ou les «non-binaires». Une nouvelle identité de genre que l’on voit apparaître dans les médias ces dernières années, notamment dans la deuxième saison de la série «Sex Education», sortie sur Netflix en septembre 2021.
Génération boomerang : Il y a quelques années, on voyait d’un mauvais œil les jeunes adultes qui retournaient vivre chez leurs parents. On leur avait même affublé le surnom «Tanguy», en référence à la comédie grinçante d’Étienne Chatiliez. Mais les choses ont changé avec la pandémie et on repense désormais collectivement les relations entre les générations. Tant mieux!
GOAT : Quel est le point commun entre Meryl Streep et Claude Dartois, de Koh-Lanta? Les internautes les qualifient tous les deux de «GOAT», l’acronyme de «Greatest of All Time» («Le meilleur de tous les temps»). Cette expression anglaise est apparue dans les années 90 mais s’est récemment démocratisée grâce aux réseaux sociaux. On peut y lire que Rafael Nadal et Eminem sont les GOAT de leurs professions respectives, à comprendre les meilleurs. Attention toutefois à ne pas comprendre cette expression avec son homonyme «goat» («chèvre» en français), au risque de passer pour un boomer.
Infodémie : La chasse aux fake news est lancée, surtout à quelques mois de l’élection présidentielle. Ce mot-valise fait référence à un mélange d’informations à la fois exactes et inexactes sur un sujet. Cela a une incidence directe sur notre capacité à comprendre les enjeux d’un phénomène aussi complexe que la crise sanitaire ou le climat politique.
JOMO : Cet acronyme renvoie à l’expression anglaise «joy of missing out», soit la joie que certains peuvent ressentir en ne se rendant pas à tous les événements qu’on leur propose. Vous n’avez pas envie d’assister au baptême du neveu de votre facteur ou l’anniversaire du cousin éloigné de votre tante? N’ayez plus honte de décliner les invitations et d’adopter la JOMO attitude.
Mentrification : Un terme un peu savant mais qui désigne un fait désormais bien connu : l’invisibilisation des femmes à travers les siècles, par et pour les hommes. Inspiré par le terme «gentrification», ce mot a été théorisé par l’écrivaine et militante australienne Van Badham. Aucun domaine n’est épargné, que ce soit le cinéma, la gastronomie, les arts ou la science. Un exemple édifiant de mentrification? Albert Einstein avait une femme, Mileva Marić-Einstein, avec qui il a découvert la célèbre théorie de la relativité. Pourtant, il y a fort à parier que vous venez de en lisant ces lignes.
Métavers : Contraction de méta-univers («metaverse» en anglais), ce nouveau terme à la mode décrit une réplique parfaite de notre monde, mais en version 100% numérique. Un univers parallèle en réalité virtuelle, uniquement accessible via internet. Si l’idée du métavers émerge tout juste, elle nous promet d’emblée des interactions libérées de toutes contraintes physiques grâce à la 3D.
Mys : «Hygge» au Danemark, «Niksen» aux Pays-Bas… Les Nordiques sont les champions des philosophies de vie axées autour du bien-être. Les Suédois en ont aussi adopté une : le «Mys». Issu du mot suédois «fredagsmys» (que l’on peut traduire par «vendredis divertissants»), ce mode de vie consiste tout simplement à prendre du bon temps, par exemple en dégustant ses aliments préférés ou en s’autorisant une soirée loin des écrans. Un art de vivre qui n’est pas rappeler le célèbre mantra «Hakuna Matata» de Timon et Pumbaa dans le «Roi Lion»… et qui s’applique parfaitement à ce début d’année plombé par la crise sanitaire.
Néopronoms : Vous pensiez que la langue française ne compte que neuf pronoms? Détrompez-vous. Ces dernières années, des pronoms épicènes comme «iel», «ul» et «ol» ont été créés pour s’adresser aux personnes non-binaires sans les invisibiliser. Vous pouvez l’utiliser de la façon suivante : «J’adore le nouvel album de Sam Smith. Iel est vraiment mon artiste préféré!». Notre vocabulaire n’en est que plus enrichi.
NFT : Le dictionnaire Collins en a fait son mot de l’année en 2021. Mais il y a fort à parier que peu d’entre nous comprennent réellement le sens de cet acronyme, qui fait référence à des objets numériques dont l’authenticité est vérifiée par la technologie blockchain. Cela peut paraître très technique, mais ils permettent de devenir le propriétaire officiel de tweets, de mèmes et de GIF… et de pouvoir s’en vanter ouvertement sur les réseaux sociaux. #Laclasse.
Plasticroûte : On vous l’accorde : ce mot ne risque pas de s’immiscer dans toutes vos conversations. Mais vous risquez en revanche de le prononcer si vous vous promenez sur la plage et que vous apercevez une étrange teinte bleue incrustée dans les roches du littoral. Ces fragments colorés correspondent en réalité à des microparticules de plastique rejetées par les océans. Le phénomène a été découvert en 2016 par des scientifiques portugais lors d’une expédition sur l’île de Madère. Et, malheureusement, ce n’est probablement pas le seul endroit de la planète où l’on pourra apercevoir ces croûtes de plastique.
Slow working : Travailler plus pour gagner plus, on connaît. Mais si, en 2022, on partait du principe qu’il faut travailler moins pour gagner en efficacité? C’est l’idéologie du «slow working». Fini la pression des délais et le culte de l’urgence, on prend son temps comme on le fait avec le «slow cooking» ou le «slow travel». Il fait nul doute que ralentir est «the new cool».
Vélogistique : Le vélo a fait une entrée fracassante dans les villes depuis 2020. Il y a eu d’abord le développement du «vélotaf» – comprenez le vélo utilisé quotidiennement pour aller travailler. Maintenant, le temps est venu de la «vélogistique», nouveau mot valise pour désigner la livraison en vélo-cargo. Ces drôles de biclounes, capables de supporter des dizaines de kilos, sont de plus en plus utilisés pour les livraisons du dernier kilomètre car rapides, agiles et capables de se faufiler dans la jungle des villes!
Web3 : La plupart des internautes n’ont jamais entendu parler du Web 3.0, alors que les technophiles n’ont que ce mot à la bouche. Il se réfère à l’idée selon laquelle les cryptomonnaies et la «blockchain» pourraient contribuer à la décentralisation d’Internet. Les plateformes et les applications construites sur Web3 ne seront pas la propriété d’un acteur central, mais appartiendront aux utilisateurs eux-mêmes. Une petite révolution démocratique.
Woke : Un mot dont l’apparition remonte déjà à quelques années, mais que vous n’avez pas fini d’entendre. Popularisé en 2020 lors du mouvement Black Lives Matter, le «wokisme» vient du verbe anglais «wake» et désigne l’éveil des consciences autour de luttes sociétales comme le féminisme, l’anti-racisme ou le décolonialisme. Mais, contrairement au célèbre plat asiatique (qui s’écrit sans le «e»), ce woke là n’est pas au goût de tout le monde…
Zennials : On connaît les millennials et les Z. Souhaitez maintenant la bienvenue aux Zennials. Cette micro-génération se réfère aux «adulescents» nés entre 1992 et 1998. Ils empruntent des caractéristiques aux millennials et aux Z, pour le plus grand plaisir des marques. On les dit aussi accros à TikTok que soucieux de l’environnement, aussi adeptes de la seconde main que de la cheugy attitude. Difficiles à cerner? Oui. Mais ils l’assument!