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Comment savoir si des conseils sexus sont valides 

Qu’on se le dise, le contenu qui aborde la sexualité a la cote sur le web. Mais comment tracer la ligne entre témoignage et conseils crédibles? On en a jasé avec deux sexologues et la fondatrice du Sofa Sexologique.  

Les trois intervenantes que vous avons rencontrées s’entendent : parler de sexologie sur différentes plateformes web permet de démocratiser le sujet, ce qui est une bonne chose. La prise de parole par monsieur et madame Tout-le-Monde peut même en aider certain.e.s à se sentir moins seul.e.s et compris.e.s dans leurs vies intimes. 

Mais, en tant que public, si on veut être plus que diverti ou compris et vraiment en apprendre sur le sujet, il faut différencier le contenu qui tend vers le témoignage ou l’anecdote du contenu fait par des professionnel.le.s. Mais comment? 

Les drapeaux verts 

On peut d’abord se demander qui parle et pour dire quoi. Par exemple, si on veut du contenu de pro, on peut regarder «les qualifications, les études et la pratique de la personne», et ensuite analyser pourquoi la personne prend la parole, explique Kanica Saphan, fondatrice du cabinet de sexologues Le Sofa Sexologique. Par exemple, avoir un bac en sexologie et posséder un savoir théorique, ce n’est pas la même chose qu’être un.e sexologue expérimenté.e. 

Si cette personne fait partie d’un ordre, c’est un indice de fiabilité. Pourquoi? Parce qu’appartenir à un ordre veut dire qu’on doit respecter un code de déontologie qui interdit certaines pratiques. «Ordre égale encadrement de la profession et protection du public», résume Mariane Gilbert, directrice administrative et sexologue pour l’organisme Les3Sex. 

Mais Julie Lemay, sexologue et intervenante dans la série Couples à boutte à titre de professionnelle, mentionne que tout professionnel qui prend la parole sur la place publique devrait avoir «une responsabilité morale de bien informer les gens et de faire preuve de modestie et d’humilité professionnelle». Admettre qu’on ne sait pas tout et qu’il y a des nuances doit être un drapeau vert pour le public, même si les nuances n’ont pas la cote sur les réseaux sociaux. 

Des personnes qui connaissent les limites de leurs connaissances, c’est bon signe. 

Kanica Saphan

De plus, on sait que les carrousels d’informations sur Instagram gagnent en popularité. Comme l’explique Mariane Gilbert , «les belles infographies qui transmettent des informations peuvent devenir virales très rapidement». Comment savoir si c’est du contenu fiable? Si des sources ou des références sont indiquées pour pouvoir creuser le sujet, c’est bon signe, selon cette dernière.  

Les drapeaux rouges 

Comme drapeaux rouges, les intervenantes rencontrées comptent notamment le manque de nuances et les conseils qui peuvent aider tout le monde ou la raison d’un tel problème qui s’explique de la même façon pour toustes : «Les relations, l’amour et la sexualité, c’est complexe. Quelqu’un qui parle de solutions ou de raisons à une problématique de manière universelle, ça peut sonner des cloches», explique Kanica Saphan. Parce que non, tous les hommes n’aiment pas telle chose au lit, et tel conseil ne saura pas faire jouir toutes les femmes.  

Également, il faut savoir qu’«une anecdote n’est pas une expérience qui est généralisable ou un standard à atteindre», indique Julie Lemay, sexologue. «Bien qu’il y ait des bienfaits à ce contenu plus ludique, il ne faut pas se mettre une pression à vivre sa sexualité comme les autres», mentionne-t-elle. 

Et attention au contenu commandité : «Si tu as l’impression qu’il y a seulement une visée lucrative à la raison d’être d’un partage», ça peut être un partage biaisé, mentionne Mariane Gilbert.  

Julie Lemay mentionne aussi qu’il faut être capable de différencier la personne du contenu. Même si on fait partie de la communauté de tel.le intervenant.e, on doit être capable de porter un jugement critique envers ses dires, sans pour autant enlever de la valeur à la personne.  

Mariane Gilbert soutient ainsi qu’il faut apprendre à développer notre esprit critique le plus tôt possible : «C’est important de développement notre esprit critique. Ça vaudrait vraiment la peine qu’on ait accès à des formations de littératie numérique, surtout quand on est jeune.» En attendant, voici quelques suggestions de contenus approuvés par nos intervenantes, si vous voulez en apprendre plus sur la sexologie de manière ludique, mais fiable.  

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