À table

Le Portugal à la manière Helena

Mettre les pieds dans le restaurant Helena, rue McGill, dans le Vieux-Montréal, c’est faire une enjambée de quelque 5 000 km qui nous mène en plein cœur du Portugal.

Bien avant d’ouvrir le menu, les murs jaunes, les rappels à la pêche – filet suspendu, cadres de bateau, vases de roches et de sable –, la céramique ou encore les Coqs de Barcelos laissent peu de doutes sur les origines de la chef Helena Loureiro, qui s’est fait connaître entre autres grâce à son sympathique restaurant Portus Calle, rue Saint-Laurent.

La carte des mets confirme la destination. Poissons, fruits de mer, grillades : nous sommes bel et bien aux abords de l’océan Atlantique. Pendant que nous zyeutons le menu, la serveuse nous apporte des olives, du pain frais dans un joli petit sac à cordon et une trempette d’huile d’olive. Un petit plus apprécié.

Pour commencer l’immersion, nous commandons une soupe typiquement portugaise, le caldo verde, un potage à base de pommes de terre où pataugent des filaments de chou vert portugais et des rondelles de chorizo, saucisson préféré de la péninsule Ibérique. Un plat difficile à manquer, mais qui témoigne de la fraîcheur et du bon dosage des ingrédients. Chez Helena, le fameux «bouillon vert» s’avère frais et harmonieux.

À l’heure du plat principal, faire un choix parmi les options du menu n’est pas simple. La formule tapas règle en partie l’affaire. Pour avoir le plus vaste éventail du savoir-faire d’Helena, nous commandons trois tapas et une assiette de résistance, la bavette de bœuf, que nous partagerons avec notre invitée.

Première déception : la serveuse – fort courtoise par ailleurs – vient nous annoncer qu’il n’y a plus de croquettes de morue, celles dont nous nous étions tant fait vanter les mérites.

Côté vin, la carte présente une sélection enviable, mais il faut mettre le prix. Vous trouverez les verres les moins chers à partir de 10 $ et les bouteilles aux alentours de 50 $.

Sur notre table se posent d’abord trois crevettes tempura géantes, fraîches et délicieuses. La fine pâte et la sauce bisque rehaussent sans envahir. Nous arrivons enfin à l’assiette signature, la planche de grillades, où s’alignent des calmars, des petites pieuvres entières et des morceaux de chorizo. Cuisson parfaite, fraîcheur exemplaire.

Il faut dire que la chef affirme faire livrer les fruits de mer deux fois par semaine, directement du Portugal. La cuisine ouverte met également en confiance quant à la préparation.

Vient finalement la bavette de bœuf, posée sur des pommes paille – style julienne, servies froides. De petits morceaux de chorizo coiffent la viande. Les saveurs sont au rendez-vous, quoique la viande soit trop nerveuse à notre goût. Ce n’est pas du filet mignon, mais quand même! Il faut mâcher longtemps, assez pour gâcher notre plaisir.

Sur la carte des desserts : fondant au chocolat, churros (miam!) et pasteis de nata, genre de flanc pâtissier traditionnel du Portugal. Nous optons pour le dessert inclus dans la table d’hôte, une mousse à la crème sur fond de biscuit tiramisu. Simple et divin!

À noter que les repas du midi valent le détour, beaucoup moins onéreux que la proposition du soir. Pour une vingtaine de dollars, vous obtenez une entrée, un plat principal et un dessert, une façon économique de profiter d’une cuisine authentique et de qualité. L’ambiance est par contre un peu bruyante.

Nous ressortons de chez Helena repus, après un voyage culinaire au cœur des saveurs méditerranéennes. Si quelques détails nous ont agacés, l’ensemble reste assez convaincant pour avoir envie d’y retourner.

En résumé

Helena
438, rue McGill

Articles récents du même sujet

Exit mobile version