lang="fr-FR" > SIDA : L'inertie du fédéral dénoncée
À table

SIDA : L'inertie du fédéral dénoncée

Le 1er décembre est la journée mondiale du sida. C’est aussi le début d’une période d’angoisse pour la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA). Cette dernière a dénoncé jeudi, devant les bureaux régionaux de l’Agence de santé publique du Canada (ASPC), au complexe Guy-Favreau, l’incertitude quant à leur avenir.

Le financement en cours dans le cadre du Programme d’action communautaire sur le sida arrive à terme le 31 mars 2012. L’ASPC avait promis de tenir un appel de dépôt de projets pour accéder au financement d’ici la fin novembre. En ce 1er  décembre, force est de constater que l’Agence n’a pas respecté sa promesse.

«Même s’il y avait un appel aujourd’hui [jeudi] pour déposer des projets, il est peu probable que le processus d’évaluation et approbation se fasse avant la fin du financement en mars, précise Ken Monteith, directeur général du COCQ-SIDA. Nous n’acceptons pas ce manque d’incohérence.»

Jusqu’à l’arrivée au pouvoir des Conservateurs, l’appel de dépôt de projets avait lieu annuellement. Mais depuis 2006, le renouvellement du financement est simplement reconduit (bien souvent à la dernière minute) sans la possibilité pour de nouveaux organismes de se joindre au programme.

La Coalition demande donc la reconduction des financements actuels, un soutien accordés aux groupes non-subventionnés en plus d’un mécanisme clair et juste de financement. Elle demande un système de financement renouvelable aux quatre ans, ce qui assurerait une stabilité pour ces organismes.

En l’absence d’un financement fédéral, COCQ-SIDA évalue un manque à gagner de 20% à 30% en moyenne pour les 39 organismes composant la coalition. À l’échelle canadienne, 13,3 M$ sont en jeu.

M. Monteith ne s’explique pas un tel silence. «En l’absence d’information, les rumeurs sont nombreuses», constate-t-il. Ce dernier en conclut que le dossier n’est pas une priorité pour le gouvernement actuel. Plus qu’un choix politique, M. Monteith dénonce un manque d’organisation.

L’organisme Gap-Vies se dit directement affecté par cette situation. Selon Dada Bakombo, intervenante en milieu de vie et coordonnatrice de projets, des programmes en place depuis plusieurs années sont en péril.

«Je m’étonne de l’attitude du gouvernement, dit-elle. Il connaît pourtant les chiffres et la progression du virus. Le sida ce n’est peut-être plus fatal, mais ce n’est pas banal», insiste-elle.

L’ASPC a affirme que les groupes communautaires seront bientôt en mesure de présenter une demande de financement pour la prochaine année financière, sans préciser de dates.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version