Je vide tranquillement la maison de mes parents, car ils ont emménagé dans un centre d’hébergement.
C’est incroyable ce qu’on accumule au fil des ans. Mes parents, qui étaient des immigrants, ont dû se débrouiller avec pas grand-chose. Ils profitaient des rabais, achetaient en vrac et ne jetaient rien. J’ai trouvé chez eux une réserve de papier hygiénique qui pourrait suffire à une famille moyenne jusqu’au prochain siècle!
Cela m’amène à penser à la tradition des Fêtes de s’échanger des cadeaux. La plupart d’entre nous demandent à leurs proches de leur fournir une liste de ce qu’ils souhaiteraient ou de ce dont ils auraient besoin. Certaines listes sont longues, mais une chose est sûre, la frontière entre nos souhaits et nos besoins se déplace constamment au gré des circonstances.
Ce qu’il y a d’intéressant à propos des désirs et des besoins, c’est que combler un besoin est très satisfaisant. Combler un désir l’est rarement. Une personne affamée pleurera si on lui offre un repas; un glouton se contentera de dire : «Mmm… ça a l’air bon.» Le repas fera plaisir au gourmand, mais la personne affamée ne l’oubliera jamais.
Malheureusement ou heureusement, étant donné que la plupart de nos besoins fondamentaux sont comblés, il nous est difficile d’apprécier ce que nous avons. La saison des cadeaux devient une occasion d’accumuler des biens, mais elle produit rarement le genre de réaction qu’aurait une personne défavorisée.
En cette période de l’année, nous parlons souvent de faire preuve de générosité à l’égard des gens moins fortunés. Il est facile d’exprimer ce sentiment, mais comment le mettre en pratique? Peu d’entre nous hésiteraient à acheter un bijou à un membre de leur famille; mais combien achèteraient une paire de bottes chaudes à un itinérant? Ou, du moins, combien de personnes donneraient de l’argent à une organisation qui, elle, se chargerait d’en acheter?
L’esprit de générosité qui incite à donner aux gens défavorisés peut dépasser l’achat d’un cadeau. Les objets ne sont pas toujours ce dont les gens ont le plus besoin. Les actes et les sentiments sont souvent plus touchants. Appeler un parent qu’on n’a pas vu depuis des années, inviter à dîner un cousin qui souffre de schizophrénie, jouer du piano dans un centre d’accueil, voilà des actes dont les destinataires se souviendraient longtemps, contrairement à un cadeau trop vite oublié. Peut-être préparez-vous un repas pour une vingtaine de parents et d’amis? Mais plusieurs personnes, dans votre ville, mangeront seules à Noël. Songez à préparer un repas pour 21…
Nous ne devrions pas nous sentir coupables de combler nos désirs et ceux de nos proches. Toutefois, ce ne serait pas une mauvaise idée de songer aussi à ce que nous pourrions donner sans avoir à ouvrir notre porte-monnaie.
Paix et joie à tous! Je vous reparle en janvier!