Michael Kofi Acquah est la santé incarnée. Âgé de quatre ans, plein de vivacité, cet enfant, qui habite à proximité d’Accra, la capitale du Ghana, aime le soccer et la danse. À une époque pas si lointaine, Michael aurait pu être à l’article de la mort. Sa mère, Doris Quaynor, est atteinte du VIH. Son diagnostic a été posé en 1998. Ce n’est que cinq ans plus tard qu’elle a finalement pu bénéficier d’un traitement antirétroviral. Les antirétroviraux lui ont permis non seulement de mener une vie normale, mais aussi de donner naissance à un enfant en santé.
«En étroite collaboration avec un médecin, j’ai surveillé mon niveau d’anticorps pour m’assurer qu’il était suffisamment élevé pour que je puisse avoir un bébé, explique Mme Quaynor, qui exerce le métier de couturière. Nous avons continué de surveiller ma santé et mes antirétroviraux pour maintenir le VIH à un niveau bas et réduire les risques de transmission. Après sa naissance, Michael a aussi reçu des doses de médicaments contre le VIH.» Cependant, le cas de Michael est relativement rare. Chaque année, environ 430 000 bébés naissent avec le VIH, la plupart (90 %) en Afrique subsaharienne.
Bientôt, le monde pourrait accueillir la première génération de bébés non infectés au VIH. De concert avec le Fonds mondial, l’organisation caritative (RED) a articulé la campagne «Born HIV Free» autour du thème des bébés sidéens. Cette nouvelle campagne vise à engendrer une génération de bébés sans VIH d’ici 2015. En tout, 99 % des femmes porteuses du VIH qui prennent des antirétroviraux et qui donnent à leur enfant de la préparation pour nourrissons au lieu du lait maternel ne transmettent pas la maladie.
«Au cours de la dernière année seulement, des progrès remarquables ont été accomplis, souligne Anurita Bains, conseillère principale du directeur exécutif du Fonds mondial. L’Afrique du Sud, le Lesotho et le Malawi sont en voie de mettre un terme à la transmission mère-enfant. Les dirigeants politiques abordent cette question parce qu’il est possible d’éliminer le VIH chez les bébés, pas parce qu’ils adorent les enfants.» La santé de Mme Quaynor, dont le traitement a été financé par (RED), se maintient. Michael planifie déjà son avenir : il veut être soldat. Qu’en pense-t-elle? « J’aimerais mieux qu’il devienne pilote», avoue-t-elle.