À table

Les fillettes: un vrai bistro de quartier

Geneviève Vézina-Montplaisir

Un beau menu, des prix abordables, un lieu où on se sent bien tout de suite : voilà à quoi on s’attend d’un bistro de quartier.

La jeune équipe des Fillettes l’a bien compris, et au lieu de proposer un nouveau concept pour faire revivre l’ancien local du Paris Beurre, sur l’avenue Van Horne, elle semble avoir été à l’écoute des besoins des Outremontais, tout en leur proposant un petit vent de fraîcheur.

Le grand local de l’institution qui a fermé ses portes après 30 ans de loyaux services a bien sûr été remis au goût du jour, mais les nouveaux propriétaires n’ont pas opté pour des éléments de décor tape-à-l’œil. De plus, ils ont laissé la magnifique terrasse à peu près comme elle était. Et c’est très bien comme ça!

S’il n’y a pas un énorme fossé entre l’ancien et le nouveau resto, c’est qu’un des propriétaires des Fillettes a été sommelier au Paris Beurre pendant 11 ans, et il a souhaité en conserver un peu l’âme. Carl Champagne s’est entouré de Jean-Sébastien Thomas, Julien Hébert Bouchard, Samuel Fortier et Frédéric Ouellet, ses acolytes du camion de cuisine de rue et traiteur Pas d’cochon dans mon salon, pour l’épauler dans cette nouvelle aventure.

Pourquoi Les fillettes? Il faut savoir qu’une fillette est une bouteille contenant un quart de litre de vin. Certains vins de la carte, qui fait une belle place aux importations privées et aux vins nature, peuvent ainsi être servis en format de 250ml, 500ml, et 750ml. Une belle façon de pouvoir apprécier la sélection offerte.

Le menu, lui, ne déstabilisera pas trop les Outremontais plus âgés qui s’attablaient au Paris Beurre pour manger une bavette de bœuf ou un foie de veau poêlé, mais il plaira également à la plus jeune génération, avec entre autres un grand choix (17) de petites entrées dont les goûts explosent en bouche, et qui se détaillent à 6$ chacune à peine.

Il faut absolument goûter aux pois sucrés enrobés de pesto aux pistaches et généreusement recouverts de zeste de citron, ainsi qu’aux asperges garnies de lardons, d’échalotes et d’un œuf bien coulant. Le tataki de flétan, ajouté comme entrée du jour lors de notre visite, était également succulent, avec son yogourt aux concombres qui ajoutait juste assez d’acidité au poisson.

Si les entrées étaient remplies de fraîcheur, les plats principaux, eux, m’ont semblé au peu moins en accord avec la saison. Cela dit, la cuisson de mon foie de veau poêlé, rosée, était parfaite. Les pommes de terre rattes et la sauce au vinaigre de vin et lardons qui l’accompagnaient auraient quant à elles pu bénéficier d’une petite pincée de sel supplémentaire. Le plat de jambonneau de canard, polenta crémeuse, olives rôties et courge spaghetti, bien que très bon, aurait également été encore plus intéressant avec plus d’assaisonnement.

Le dessert qui nous a été recommandé, un crémeux de chocolat, crumble et rhubarbe confite, était pour sa part vraiment succulent. Encore là, pour 6 $, on a l’impression qu’on en a vraiment pour notre argent, et ce, pour le plus grand plaisir de notre palais.

En accord avec les désirs de ses clients du coin – qui ont d’ailleurs déjà adopté l’endroit –, Les fillettes arrive avec une proposition vraiment honnête. Cela fait franchement du bien, car la scène culinaire montréalaise offre parfois trop de m’as-tu-vu et de restaurants à concept dont on sait déjà à l’ouverture qu’ils seront éphémères.

En résumé

Les fillettes
1226, rue Van Horne
(514) 271-7502

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