Évasion

Cinq choses à savoir sur la Roumanie

La Roumanie, qui pilotera l’Union européenne pendant six mois à partir de janvier, pour la première fois depuis son adhésion en 2007, est un ancien pays communiste de 20 millions d’habitants, mais aussi un vivier de cinéastes et de hackers ainsi qu’une destination prisée du Prince Charles.

Diaspora d’hier et d’aujourd’hui
Depuis la chute du régime communiste fin 1989, et de façon accélérée depuis l’entrée dans l’UE, quelque quatre millions de Roumains sont partis vivre et travailler à l’étranger, soit environ 20% de la population.

Avec un salaire moyen brut de 1500$ par mois et un produit intérieur brut (PIB) par habitant représentant 62% de la moyenne européenne, la Roumanie est parmi les pays les plus pauvres des Vingt-Huit, derrière la Bulgarie, au coude à coude avec la Croatie.

Si cet exode a vidé les villages et suscité une grave pénurie de main d’oeuvre, il s’est aussi traduit par d’importants transferts d’argent vers les familles restées au pays: 4,3 milliards de dollars, soit 2% du PIB en 2017.

Le phénomène n’est pas nouveau. De nombreux intellectuels avaient quitté la Roumanie avant la Seconde guerre mondiale et se sont fait un nom dans les arts européens, qu’il s’agisse du dramaturge Eugène Ionesco, du sculpteur Constantin Brancusi, du compositeur Georges Enesco, du poète Paul Celan. Francesco Illy, qui a inventé la machine à café expresso, ou encore Johnny Weissmuller, l’acteur qui a incarné Tarzan, sont tous les deux originaires de Timisoara, ville de l’ouest du pays, qui faisait partie alors de l’Empire austro-hongrois.

Silicon Valley ou Hackerville?
Le secteur informatique connaît un boum en Roumanie, que les experts décrivent comme une future « Silicon Valley » d’Europe de l’est. Plusieurs compagnies, dont Bitdefender ou UiPath, se sont imposées à l’international, tandis que des milliers de jeunes informaticiens sont recrutés tous les ans par les géants du secteur.

Mais la Roumanie est aussi considérée comme une plaque tournante de la cybercriminalité: Ramnicu Valcea, ville paisible du centre dont sont issus plusieurs pirates informatiques arrêtés ces dernières années, a ainsi été surnommée « Hackerville » par les médias étrangers.

Dracula et le prince Charles
La Transylvanie, pittoresque région du centre-ouest, est surtout connue comme terre d’origine de Dracula. Le personnage rendu célèbre en 1897 par l’écrivain irlandais Bram Stoker est inspiré par le prince valaque Vlad Tepes ou l’Empaleur, qui a régné au XVe siècle.

C’est également une destination prisée du prince Charles d’Angleterre, qui y a acheté deux maisons traditionnelles et lancé une fondation de protection du patrimoine. Pas surprenant d’ailleurs, puisque le prince serait un descendant du « comte Dracula » et aurait, selon ses propres dires, « la Transylvanie dans (son) sang ».

Une Roumanie, des ethnies
Carrefour d’influences culturelles (romaine, ottomane, austro-hongroise, grecque, russe), la Roumanie reconnaît officiellement ses minorités et 18 d’entre elles ont droit à un siège de député au parlement. Les deux minorités les plus importantes sont les Hongrois (6,11% de la population, 1,23 million d’habitants), et les Roms, avec 621.000 membres officiellement, mais jusqu’à deux millions, selon leurs dirigeants.

Les autres groupes ethniques sont beaucoup plus modestes: 51.000 Ukrainiens, 36.000 Allemands, 28.000 Turcs, 20.000 Tatars, mais aussi des Juifs, des Albanais, des Serbes, des Croates, des Ruthènes… Fait inédit, le chef de l’Etat Klaus Iohannis, élu en 2014, est issu de la minorité allemande.

Nouvelle vague
Depuis une dizaine d’années, la Roumanie brille dans les festivals internationaux de cinéma grâce à une « nouvelle vague » de cinéastes. Des réalisateurs dont Cristian Mungiu, Cristi Puiu, Radu Jude, Calin Peter Netzer ou Catalin Porumboiu ont raflé des prix à Cannes et à Berlin avec des oeuvres ancrées dans les réalités de la transition post-communiste.

Acclamés à l’étranger, les films roumains peinent toutefois à faire recette chez eux. En cause notamment, la pénurie de salles et l’engouement des spectateurs pour le cinéma américain.

 

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