Traverser l’Europe et une partie de l’Asie, de la France au Kazakhstan, sur un vélo électrique solaire? C’est ce que s’apprête à faire seule Anick-Marie Bouchard, qui partira le 16 juin prochain.
Elle sera la seule Nord-Américaine à participer au défi The Sun Trip, auquel prendront part une trentaine d’aventuriers, des Français et des Belges pour la plupart. Entretien avec une voyageuse aguerrie prête à affronter ses peurs.
Qu’est-ce qui vous pousse à relever ce défi?
Lorsque l’organisateur de l’événement m’a proposé d’y participer, je traversais une période de toux chronique et d’asthme qui durait depuis plusieurs mois. Sur le coup, j’ai pensé que je ne serais pas capable de le faire. Mais mes ennuis de santé m’ont finalement donné le goût de me dépasser et de devenir plus en forme que jamais. De plus, j’aimais beaucoup l’idée de faire ce trajet en vélo solaire. Je suis une adepte des moyens de transport alternatifs. Le guide La Bible du Grand Voyageur, de Lonely Planet, dont je suis une co-auteure, détaille d’ailleurs divers moyens de transport non traditionnels pour voyager.
Parlez-nous de votre vélo solaire…
Il fonctionnera comme un vélo électrique et la batterie sera rechargée à l’aide de panneaux solaires placés à l’avant. Je voulais qu’il soit fabriqué ici au Québec, alors je me suis associée à une petite entreprise de Montréal, Cycles Union, pour la partie mécanique. Toute la partie électronique sera réalisée en tant que projet de fin de DEC par deux étudiants en technique de génie électrique du Collège de Maisonneuve. Mais il n’est pas encore terminé!
Comment préparez-vous une telle aventure?
Je vais beaucoup au gym pour me mettre suffisamment en forme. Il y a également beaucoup de travail logistique à effectuer. Je dois obtenir le droit d’entrer dans tous les pays qu’on va parcourir et je dois aussi organiser le transport du vélo jusqu’en Europe.
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Quelles sont vos plus grandes craintes?
Je me sentirai déjà soulagée lorsque je serai sur la ligne de départ et que les obstacles administratifs seront terminés. Il me manque encore quelques visas, notamment celui de la Russie qui est très difficile à obtenir. Ensuite, sur la route, j’ai peur d’avoir des difficultés physiques, car je ne suis pas une athlète. S’il y a des bris mécaniques sur mon vélo, cela pourra aussi me causer des ennuis.
De quoi avez-vous le plus hâte?
J’ai hâte de rencontrer les autres participants. Ce sera motivant de savoir que d’autres personnes sont en train de vivre la même aventure que moi. J’ai aussi hâte de rouler, de voir les pays, les gens. La route me nourrit.
En combien de temps comptez-vous compléter l’aventure?
J’espère parcourir les 7 500 km du trajet en 80 jours, ce qui est plutôt conservateur par rapport aux autres participants. Je n’espère donc pas arriver dans les premiers à destination. Par contre, j’estime que je pourrais remporter le concours du meilleur blogueur. On peut déjà consulter mon blogue au www.suntrotteuse.ca.