Saint-Jean, capitale de Terre-Neuve, occupe un site spectaculaire sur la péninsule d’Avalon, à l’extrême est de l’île et du Canada. La ville est construite en amphithéâtre aux abords d’une rade fort bien abritée qui donne sur l’océan Atlantique par un étroit chenal, The Narrows; de chaque côté de celui-ci s’élèvent de hauts pitons rocheux. Saint-Jean est, et a toujours été, avant tout une ville portuaire.
La rade de la cité, d’environ 1,6 km de long sur 800 m de large, forme un excellent port fréquenté par des navires de toutes tailles arborant des pavillons de divers pays. Derrière le port se cache une ville charmante dont les rues sinueuses sont flanquées de coquettes maisons de bois aux couleurs éclatantes.
Dès le XVe siècle, le site où s’élève l’actuelle ville de Saint-Jean était fréquenté par des pêcheurs européens de diverses nationalités. En 1583, Sir Humphrey Gilbert prit officiellement possession du port et du reste de l’île de Terre-Neuve au nom de la reine d’Angleterre. Par la suite, la ville a maintes fois été au cÅ“ur des rivalités franco-britanniques et, à trois reprises, tomba aux mains des Français. Des travaux de fortification, sur Signal Hill, ont alors été entrepris pour la protéger.
Quatre visites incontournables
- Lieu historique national de Signal Hill
Le Lieu historique national de Signal Hill est juché sur la colline du même nom, elle-même dominée par une tour qui surplombe l’entrée de la rade de la ville. Du sommet, les points de vue sur l’Atlantique, sur la rade et sur la ville sont magnifiques, de jour comme de nuit.
En raison de sa situation favorable, Signal Hill a depuis longtemps été utilisée comme poste d’observation et de communication. Déjà en 1704, c’est à partir de là qu’on signalait à l’aide de drapeaux l’arrivée de navires aux autorités militaires et aux marchands de Saint-Jean. C’est également sur Signal Hill qu’ont été installées, du XVIIIe siècle à la Seconde Guerre mondiale, les défenses de la ville. On peut d’ailleurs encore y voir certains vestiges des installations militaires du XIXe siècle.
Au centre d’accueil de Signal Hill, on peut visiter un petit musée qui présente une exposition sur la pêche et sur l’histoire de la ville et de Terre-Neuve. La tour Cabot, le principal bâtiment de Signal Hill, a été construite en 1897 pour célébrer le 400e anniversaire de l’arrivée de John Cabot en Amérique et le 60e anniversaire du règne de la reine Victoria. La tour a servi de poste de signalisation maritime jusqu’en 1960 et abrite aujourd’hui une exposition sur l’histoire de la signalisation maritime sur cette colline.
Du dernier étage de la tour Cabot, on bénéficie d’une vue splendide sur l’océan. De plus, des sentiers bien aménagés offrent l’occasion d’agréables balades sur la colline. Un sentier permet même de marcher à partir de Signal Hill jusqu’à Saint-Jean en longeant la rade.
- Quidi Vidi
À l’est de Signal Hill se dresse fièrement Quidi Vidi, l’un des villages les plus pittoresques de la province. Bordé de parois rocheuses, Quidi Vidi, qui fait partie de la ville de Saint-Jean, est constitué de quelques maisons peintes de couleurs vives, d’une petite chapelle et, bien entendu, d’un port de pêche, actif depuis le XVIIe siècle. Les locaux de la Quidi Vidi Brewing Company, qui abritent, en plus de la brasserie, une boutique proposant des vêtements et des objets à l’effigie de la compagnie, méritent une visite.
- The Rooms
Depuis juin 2005, le complexe moderne des Rooms rassemble sous un même toit les collections de certaines des grandes institutions terre-neuviennes, comme le Musée provincial, les Archives provinciales et le Musée des beaux-arts. The Rooms accueille des expositions itinérantes d’ailleurs au Canada et d’autres pays.
Les collections du Musée provincial offrent un excellent rappel de l’histoire humaine de la province et portent en outre sur le mode de vie des six nations autochtones résidant ou ayant résidé sur ces territoires : les Archaïques maritimes, dont on a retrouvé les traces du passage notamment dans le site archéologique de Port au Choix; les Dorsets, présents sur les côtes de l’île jusqu’au début de notre ère; les Béothuks, principale nation amérindienne de Terre-Neuve à l’arrivée des Européens, et qui depuis ont été complètement exterminés; les Micmacs, la nation la plus importante des Maritimes; les Inuits, qui peuplent encore les côtes les plus septentrionales du Labrador; et les Innus, ou Montagnais, qu’on retrouve au centre et dans le nord du Labrador. Les collections portent également sur la vie des colons et des pêcheurs au XIXe siècle.
- Lieu historique national du Phare-de-Cap-Spear
Le Lieu historique national du Phare-de-Cap-Spear renferme le cap du même nom, qui est le point le plus à l’est du continent nord-américain. Compte tenu de cette situation géographique, on y érige, en 1835, un phare qui devient le second de la province, derrière celui du port de Saint-Jean. À l’origine, le phare se présentait comme un bâtiment carré entourant une tour, au sommet de laquelle se trouvaient sept miroirs paraboliques qui réfléchissaient les rayons lumineux émis par sept lampes. Ce phare a été modernisé au fil des années, puis déménagé, en 1955, dans un nouveau bâtiment construit tout près. On peut désormais visiter l’ancien phare, meublé comme l’était la maison
de son gardien en 1839.
Il est également possible d’observer tout près les vestiges des importantes installations militaires qui avaient été élevées à Cap-Spear durant la Seconde Guerre mondiale. En outre, Cap-Spear est un endroit agréable pour se balader le long de l’océan. Par beau temps, la vue de l’océan et des côtes y est spectaculaire.