Il était là, à me faire de l’œil. Noir, costaud, racé… Le genre un peu intimidant, mais qu’on ne peut s’empêcher de désirer. Ardemment. J’allais enfin goûter au Carrément chocolat de Pierre Hermé, l’un des entremets cultes du célèbre pâtissier français. «Biscuit « moelleux chocolat », crème onctueuse au chocolat, mousse au chocolat, croustillant au chocolat, fines feuilles de chocolat craquant», annonçait l’étiquette. Même à 6,50 € (environ 9 $), pas question de résister. Et dès la première bouchée, j’ai su que je ne l’oublierais jamais. (Soupir.)
Les amateurs de macarons connaissent bien Pierre Hermé. Surtout, ils vouent un culte à ses mariages de saveurs audacieux. Asperge verte et huile de noisette, réglisse et violette, framboises et piments d’Espelette… Pour Noël, les fans auront encore une fois droit à des combinaisons hautes en saveur : églantine, figue et foie gras, chocolat et foie gras et marrons glacés.
Tant qu’à être dans le coin, pourquoi ne pas tester aussi l’Ispahan, espèce de «sandwich macarons» géant à la rose fourré de crème aux pétales de rose, de framboises entières et de litchis? «C’est le plus populaire en ce moment», m’assure le vendeur. Aucune déception : les «hum!» fusent sans retenue.
Haute-pâtisserie
À la manière des designers de mode, les stars de la pâtisserie (dont Pierre Hermé) lancent deux collections par année, automne-hiver et printemps-été. On ne badine pas avec la gourmandise. Après tout, le «repas gastronomique des Français» n’a-t-il pas fait son entrée au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO à la fin de 2010? Depuis que Kisten Dunst les a croqués dans le Marie Antoinette de Sofia Coppola, les macarons Ladurée semblent constituer un incontournable pour de nombreux touristes (leur réputation n’était plus à faire même avant le film, remarquez).
D’abord un salon de thé, Ladurée a mélangé les genre en y intégrant l’esprit du café parisien au début du siècle. Une cinquantaine d’années plus tard, Pierre Desfontaines, petit cousin de Louis Ernest Ladurée, a l’idée d’assembler deux coques de macaron et de les coller avec de la ganache. La recette est toujours la même aujourd’hui, et les succursales se sont multipliées. Depuis 2008, un bar propose même des accords cocktail-macarons rue Lincoln, derrière la boutique des Champs-Élysées.
Chez Gérard Mulot aussi, rue de Seine, les macarons continuent de titiller les papilles des clients. On me recommende l’Amaryllis (5,40 €, soit 7,50 $), fourré aux fruits et à la vanille et dont la forme est similaire à celle de l’Ispahan de Pierre Hermé. J’opte plutôt pour les marshmallows (il ne me viendrait pas à l’esprit de demander des guimauves à Paris!), qui connaissent un regain de popularité monstre depuis quelques années. Rien à voir avec ceux qu’on fait griller sur un feu de camp.
Chose certaine, toute tentative de résistance est inutile devant les présentoirs des pâtisseries et autres boutiques gourmandes qui accrochent l’œil lors d’un passage dans la Ville Lumière. En tout cas, moi, chaque fois que j’y fais escale, les kilos supplémentaires, je ne les rapporte pas dans mes bagages, mais dans mes pantalons!
Cinq adresses incontournables
Paris compte de multiples lieux de pèlerinage gourmand. Mais les classiques restent les classiques…
Pierre Hermé
La presse américaine surnomme ce surdoué, quatrième de sa lignée à embrasser la profession, le «Picasso de la pâtisserie». Il a commencé sa carrière chez Lenôtre à l’âge de 14 ans et est passé chez Fauchon une décennie plus tard. Il compte plusieurs livres à son actif et est connu comme l’un des plus grands chocolatiers de France.
Ladurée
Cette maison, fondée en 1862, appartient aujourd’hui au groupe Holder. On y va pour pouvoir dire qu’on a goûté aux macarons à l’endroit même où ils ont été inventés, et aussi pour le décor, qui est tout simplement digne d’un conte de fées.
Fauchon
D’origine normande, Auguste Félix Fauchon débarque à Paris au début des années 1880. Six ans plus tard, il ouvre sonépicerie fine. On y trouve aujourd’hui autant le miel le plus cher du monde (celui de l’Opéra de Paris) que des biscuits, des marrons glacés et des confitures. Sans oublier les confiseries…
Lenôtre
Gaston Lenôtre acquiert sa première pâtisserie en Normandie en 1947, puis une seconde à Paris 10 ans plus tard. Réputé sur la scène international, Lenôtre a acheté huit boutiques Fauchon en 2005.
Maison Angelina
On repère facilement Angelina : rares sont les moments où il n’y a pas de file devant sa porte. Fondé en 1903 par un confiseur autrichien, l’endroit a accueilli de nombreuses célébrités, de Coco Chanel à Proust. L’endroit est réputé pour son chocolat chaud l’Africain et son Mont-Blanc, un gâteau composé de meringue, de chantilly et de vermicelles de crème de marrons.
Ce reportage a été rendu possible grâce à Atout France et à Air Canada.
Avant d’entreprendre une virée sucrée à Paris, visionnez cette vidéo réalisée par Romain Chassaing pour Louis Vuitton. Un pur délice!
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City Guide Louis Vuitton – Paris from SoLab on Vimeo.