En grève générale illimitée depuis 10 jours, les débardeurs du port de Montréal préviennent qu’un éventuel recours à des travailleurs de remplacement ne ferait qu’attiser les tensions au cœur du conflit de travail.
Lors d’une conférence de presse mercredi matin, l’Association des employeurs maritimes (AEM) a demandé l’aide du Syndicat des débardeurs du port de Montréal (SCFP 375) pour déplacer des conteneurs dont les matières sont considérées essentielles pour la sécurité du public et l’économie du Québec.
Selon la Presse canadienne, il s’agirait de 477 conteneurs de produits pharmaceutiques, d’équipement médical, d’aliments périssables et de matières dangereuses.
Le SCFP 375 rétorque que l’AEM doit fournir plus de renseignements au sujet du contenu des conteneurs.
«Il faudrait que l’employeur soit plus transparent dans la transmission des informations afin qu’on puisse les juger et, le cas échéant, qu’on fournisse des débardeurs pour le faire, a déclaré le conseil syndical du SCFP, Michel Murray. Nous l’avons déjà informé que pour l’arasement vital, les boulettes d’acier et le sucre, la réponse était négative. Ça ne fait pas partie des dispositions de la décision du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), malheureusement pour eux.»
L’AEM a prévenu que, sans la collaboration du syndicat, la marchandise sera déplacée par du personnel de remplacement.
Pour Michel Murray, il s’agit d’une menace qui fait monter la tension. «Il n’y a pas un syndicat dans le monde entier qui va accepter l’arrivée des travailleurs de remplacement massif sans que ça risque d’envenimer un conflit», a-t-il affirmé.
Le syndicat des débardeurs a lancé un appel à tout le mouvement syndical pour que, dès jeudi matin, des travailleurs se déplacent sur les lignes de piquetage en solidarité. «L’appel a été fait à la FTQ pour qu’ils nous envoient un maximum de gens possible pour nourrir nos lignes de piquetage et s’assurer qu’il n’y ait pas une arrivée massive sur escorte policière de travailleurs de remplacement», a ajouté M. Murray.
Selon le président-directeur général de l’AEM, Martin Tessier, les partis sont loin d’une entente de principe, et ce, malgré les près de 80 séances de discussions.
La convention collective entre le Syndicat et l’AEM est échue depuis le 31 décembre 2018. Les négociations achoppent principalement sur la question des horaires de travail, notamment en ce qui a trait à la conciliation travail et vie personnelle.