La vente de produits en vrac avec son système de zéro déchet est pour certaines entreprises comme Terre à soi dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et le Groupe d’entraide de Mercier-Ouest (GEMO) une manière de contribuer à la protection de l’environnement.
Le zéro déchet est un mouvement visant à éviter le gaspillage en réduisant la quantité de déchets qui ont des impacts négatifs sur l’environnement. L’achat de produits réutilisables ou en vrac fait partie des comportements écoresponsables pour une démarche zéro déchet.
Le magasin général écologique Terre à soi vend, entre autres, des produits ménagers et des produits corporels en vrac.
«Aujourd’hui, il y a une tendance naturelle à consommer des produits en vrac, les gens pensent à apporter leurs contenants et ils trouvent ça normal», constate Annie Martel, fondatrice de l’entreprise.
Elle reconnaît que son établissement s’est inscrit dans la démarche du zéro déchet, produits en vrac depuis 12 ans et qu’il lui a fallu «un gros travail d’éducation» pour que le message puisse passer auprès de sa clientèle. «Les gens ont après compris qu’il y a une limite aux contenants à usage unique et qu’à un moment donné la planète n’est plus capable d’en absorber», témoigne Mme Martel.
Elle utilise le même bidon depuis plus de 10 ans
Elle souligne que la pratique permet d’éviter les contenants à usage unique et le gaspillage. Le client achète avec son propre contenant la quantité de produits dont il a besoin.
«Le bidon que j’utilise personnellement pour mettre ma lessive dedans, c’est le bidon que j’avais à l’ouverture du magasin au mois de juillet 2009, toujours le même. Il est aussi beau quand je l’ai eu», a-t-elle avoué tout en précisant qu’elle a dans ses trois magasins plus de 25 000 clients qui utilisent des produits en vrac.
Parlant des autres avantages liés à la vente en vrac, Mme Martel a évoqué des économies au niveau des transports, du poids des produits à transporter et de la réduction de l’empreinte écologique.
Nouvelle tendance
La fondatrice de Terre à soi relève toutefois que le concept du zéro déchet a évolué et est présentement dans une nouvelle phase: celle où les consommateurs de produits en vrac ont envie de fabriquer eux-mêmes leurs propres produits.
Ainsi dans les boutiques de Mme Martel, on retrouve aussi une grande gamme de cosmétiques, mais également des composants à partir desquels les clients peuvent faire les substances répondant à leurs goûts. «Ils ont envie de contrôler ce qu’ils veulent dans leurs produits et cela leur revient encore moins cher», commente-t-elle.
Le GEMO et le lait en vrac
Le Groupe d’entraide de Mercier-Ouest participe lui aussi au mouvement zéro déchet en vendant des produits en vrac tels que les savons, les shampoings, les déodorants, les gels de douche, les crèmes, etc.
Yann DesRosiers, directeur général de l’organisme, répète que ses clients apportent leurs contenants pour les remplir avec les produits dont ils ont besoin et évitent ainsi le gaspillage.
«Sur chaque 500 millilitres remplis, on économique 45 grammes de plastique. C’est quand même intéressant comme données. Pour les shampoings, les gels de douche par exemple, on vient remplir deux fois, trois fois, quatre fois à une quarantaine de clients. Ça fait son effet», estime M. DesRochers. Il ajoute que c’est la façon qu’a choisie le GEMO pour «donner un coup de pouce à l’environnement».
Chez ce groupe communautaire de sécurité alimentaire, la vente en vrac s’étend également aux produits alimentaires comme le lait, disponible dans la boutique grâce à un partenariat avec la laiterie des Trois allées. Les gens peuvent acheter sur place un lot de bouteilles qu’ils viennent remplir de lait à chaque achat.
«On économise ainsi sur le carton et le plastique qui est en vente par exemple à l’épicerie ou au dépanneur. Les bouteilles sont en vitre et sont lavables», décrit le directeur général.
Son organisme soufflait ses 20 bougies en 2019. À cette occasion, les citoyens ont eu droit à l’annonce de l’arrivée du lait en vrac. Celle-ci a été partagée plus de 200 fois sur les réseaux sociaux. «Les gens adhèrent au projet, on parle beaucoup d’environnement, ils sont de plus en plus sensibilisés et trouvent ça intéressant d’avoir l’opportunité de venir chercher du lait zéro déchet», avait déclaré à Métro M. DesRosiers.