Le collectif La voix des jeunes compte s’est vu décerné mercredi 20 avril la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale, des mains de la députée de Verdun et porte-parole de l’opposition officielle en matière de condition féminine, Isabelle Melançon. La cérémonie a permis au groupe de lancer au gouvernement un message sur les violences sexuelles à l’école et d’aborder des événements qui ont eu lieu récemment.
La journée tirait à sa fin dans l’auditorium de Verdun, alors que 12 jeunes femmes membres du collectif La voix des jeunes compte se préparaient, pancartes « #metooscolaire » à la main, à recevoir une médaille d’honneur de l’Assemblée nationale.
« On dédie cette médaille-là aussi aux victimes, parce qu’on ne l’a pas fait pour nous, mais pour elles. Tous les jeunes du Québec doivent être protégés. », précise l’une des membres du collectif, Theryanne-Marie.
Ces dernières souhaitaient également profiter de la cérémonie pour aborder les événements récents d’agressions sexuelles présumées qui ont eu lieu dans les écoles de Saint-Laurent et à l’école secondaire Louis-Philippe-Paré à Châteauguay.
« On est déçue et frustrée que ce soient des choses qui arrivent encore et encore. […] on attend que le gouvernement décide de poser des actions concrètes », souligne l’une des membres du collectif, Kenza Chahidi.
Certaines des jeunes femmes étaient d’anciennes élèves de l’école de Châteauguay, dans laquelle trois mineurs auraient diffusé des médias à caractères sexuels de jeunes filles mineures de 13 à 15 ans.
« Ce qui est choquant c’est qu’il y a déjà eu des antécédents de violences à caractères sexuels dans l’école quand nous étions au secondaire. Le fait que ça soit encore arriver et aussi tôt, ça prouve que les personnes qui sont en charge ne savent pas exactement quoi faire avec cette situation », explique une troisième membre de La voix des jeunes compte, Dahlia Weladji.
Depuis cinq ans, ces jeunes promeuvent l’adoption d’un projet de loi, proche de celle existante dans les universités et cégep, qui vise à prévenir et combattre les violences sexuelles au sein des établissements scolaires primaires et secondaires. Cette loi permettrait de donner des indications claires en cas de plaintes, et de sensibiliser les élèves, enseignants et personnels scolaires sur les violences à caractère sexuel.
En novembre dernier, le collectif avait reçu une médaille de la paix YMCA.
Reconnaissance
Pour la députée Isabelle Melançon, cette récompense visait à reconnaître le travail du collectif pour un meilleur soutien et encadrement face aux violences sexuelles, pour les jeunes du primaire et du secondaire.
« Je me suis dit que c’était temps de leur donner une tape dans le dos, c’est le temps de leur montrer qu’il y a des législatrices qui ont entendu le message et qui veulent travailler avec le collectif », explique Isabelle Melançon, en ajoutant avoir ressenti une once de découragement dans le collectif, alors que le projet de loi n’a pas bougé depuis quatre ans.
Cette dernière a vivement réagi aux événements qui ont secoué l’actualité.
« Il faut briser ces cycles de violences sexuelles à l’école, et je pense qu’une loi pour encadrer tout ça, c’est plus que le moment venu. »