Pour une deuxième année consécutive, les vendeurs et amateurs de bicyclettes sont aux prises avec des problèmes majeurs d’inventaires. Pour la boutique Bicyclettes Rossi & skis à Lachine, cette saison n’annonce aucun profit.
Les différents fournisseurs de vélos ne répondent pas à la demande élevée observée depuis de l’été dernier.
«Ce n’est pas la folie furieuse en matière de vente comme l’année passée parce qu’il n’y a simplement pas d’inventaire», explique le propriétaire de la boutique située sur le boulevard Saint-Joseph, Owen Eastmont.
À titre d’exemple, le propriétaire a passé une commande de 70 bicyclettes de la marque Cannondale en prévision de la saison estivale, et n’en a reçu que quatre unités.
D’ailleurs, il ne prévoit pas encaisser de profit cette année.
«Cette année on ne va pas faire d’argent. C’est une vente de perdue à chaque vélo que je commande et que je ne reçois pas», ajoute-t-il.
L’engouement pour le sport apporte tout de même plusieurs clients à la boutique, tant que ceux-ci s’y présentent pour les services à l’atelier.
«C’est sûr qu’on a quand même eu beaucoup d’achalandage parce qu’il a fait beau très tôt cette année, mais c’est surtout pour de l’entretien mécanique», témoigne M. Eastmont.
Cependant, même à plein rendement au niveau des entretiens, les revenus de ce volet de l’entreprise ne peuvent éponger le département des ventes.
La vente d’accessoires, comme les supports à vélo pour voiture, connaît également une pénurie.
«J’arrête de prendre des réservations parce que je ne sais jamais quand je vais recevoir les produits. Sans garantie des fournisseurs, je ne peux pas demander aux clients de me donner un dépôt», poursuit le propriétaire de la boutique.
Regard sur 2022
Depuis quelques années, les modèles les plus populaires sont les vélos gravel qui sont équipés de pneus plus larges que les vélos de routes traditionnels. L’inventaire pour ces bicyclettes est complètement épuisé jusqu’en 2022.
«Sans même avoir vu les modèles, la couleur ou rien, j’ai déjà fait mes commandes pour l’année prochaine», explique M. Eastmont.
Encore une fois, ces commandes ont été passées sans aucune garantie que les produits vont être livrés à temps pour la saison prochaine.
«Il y a définitivement un sentiment d’urgence lorsqu’on magasine pour un vélo. Je considère acheter ce modèle à 4000$ par peur de ne pas pouvoir en trouver un autre pour quelques mois», témoigne une cliente à la boutique. Elle faisait référence à un modèle qui avait été commandé en novembre 2019 et est arrivé chez Rossi seulement en septembre.