Des militants distribueront de la crème glacée gratuitement au parc La Fontaine à 13 h dimanche dans le but de sensibiliser les citoyens contre l’intention du gouvernement fédéral de faire l’acquisition de drones armés pour 5 G$. Ces organismes qualifient cet achat planifié de dangereux pour la démocratie et craignent que le Canada «devienne formellement un État de surveillance».
Cette initiative se tiendra dans les parcs de diverses municipalités d’un océan à l’autre, comme Toronto, Vancouver, Halifax et Montréal. Cette distribution de cônes de crème glacée se veut un «rappel doux de la nécessité de la paix plutôt que de la guerre», souligne la directrice générale de l’Institut canadien de politique étrangère (CPFI), Bianca Mugyenyi.
L’institut non partisan, qui parraine cette mobilisation, a pour mission d’informer les Canadiens des affaires fédérales touchant la diplomatie, l’intelligence, les affaires internationales et les politiques militaires internationales. Le philosophe québécois Alain Denault en est notamment membre.
La coordinatrice de Montréal pour un Monde sans guerre, Cymry Gomery, qui organise les activités montréalaises de cette campagne de mobilisation conjointement avec le CPFI, souligne l’inquiétude que soulève une telle planification d’achat.
Des drones à des fins de surveillance et de renseignement
La Presse canadienne rapportait à l’époque que ces drones, selon le ministère de la Défense, seraient utilisés à des fins de surveillance et de collecte de renseignement. Ils pourraient aussi être utilisés lors de frappes ponctuelles contre des ennemis.
En février 2022, le gouvernement canadien avait officiellement lancé un concours pour l’achat de drones armés. Ce contrat de 5 G$ a fait l’objet de discussions et de débats au sujet de la pertinence d’acquérir de telles armes pendant des dizaines d’années. La lutte des organismes militant contre ce projet n’est vraisemblablement pas terminée.
Le but principal de l’activité sera également d’informer, car «la plupart des gens ne savent pas» que le gouvernement compte acheter ces armes, selon le CPFI. Des tracts d’information seront distribués et il sera possible de signer une pétition contre cet achat de 5 G$ sur place.
Les organismes s’opposant à cet achat du gouvernement canadien craignent que ces drones puissent être utilisés pour surveiller les manifestants, «des exécutions extrajudiciaires, la surveillance de populations ciblées et d’autres violations des droits de l’Homme». Cette mobilisation ferait partie d’une «campagne plus globale à long terme avec le but ultime d’arrêter cet achat», assure Mme Gomery.
Parallèlement, le Canada a été pointé du doigt par des membres de l’OTAN au sujet de son incapacité à atteindre la cible de financement équivalant à 2% de son PIB, à atteindre par tous les membres de l’Alliance, révélait en avril le Washington Post.