L’attente a été longue pour l’organisme Action jeunesse de l’Ouest-de-l’Île (AJOI), qui a dû patienter près de trois ans avant obtenir un engagement conditionnel de financement pour son projet Ricochet. Il comprend un immeuble de 14 logements transitoires pour jeunes de 18 à 35 ans.
L’organisme spécialisé dans le travail de rue attend maintenant le feu vert du programme Accès-Logis, qui devrait venir en janvier ou février.
«Généralement, ça prend environ un an entre l’approbation préliminaire et l’engagement conditionnel. Dans tout ce processus, on a vécu beaucoup d’impuissance, indique la directrice générale d’AJOI, Tania Charron. L’engagement conditionnel est vraiment une étape importante. On est optimiste et excité. On a maintenant un échéancier plus clair».
Le chantier de 3,2 M$ pourrait débuter au printemps prochain sur le boulevard Gouin Ouest, à Pierrefonds, une copropriété avec la Résidence Bienvenue, une ressource en santé mentale. Ricochet pourrait ouvrir ses portes à l’automne 2021.
La construction et l’achat du terrain devraient être supportés par la Société d’habitation du Québec (SHQ), à condition que le projet soit approuvé par Accès-Logis.
Administré par la SHQ, le programme finance des projets où les loyers sont équivalents au quart du revenu du locataire.
Clientèle du projet Ricochet
Les locataires seront des jeunes en situation d’itinérance, à risque de perdre leur logement, qui sont sans domicile fixe parce qu’ils font du couchsurfing, du crowding, ou qui sont hébergés chez des proches. La problématique d’instabilité résidentielle est présente plus que jamais dans l’Ouest-de-l’Île selon Mme Charron.
«Cet été, on a découvert de nouveaux lieux où il y avait des campements improvisés de gens sans domicile fixe à Pointe-Claire et dans le Bois-de-Liesse. On a aussi eu des problèmes de toilettes à ciel ouvert au printemps avec la pandémie. On ne voit pas d’amélioration. Ça ne fait que s’aggraver», avertit-elle.
Le projet Ricochet devait aussi comprendre un volet de refuge pour itinérants dans l’Ouest-de-l’Île, mais AJOI a mis l’idée sur la glace.
«La campagne de financement est un peu sur pause présentement à cause de la pandémie de COVID-19. Ça nous empêche de faire des évènements caritatifs. On n’a pas eu le temps avec l’adaptation de nos services, de se pencher sur la façon dont on va continuer d’amasser des fonds tout en respectant la distanciation physique», soutient Mme Charron.
Un montant de 220 000$ a été amassé jusqu’à présent pour le projet d’hébergement d’urgence.