Nicolas Leduc a acheté sa demeure sur le chemin de la Rive-Boisée il y a 8 ans. Il aimait l’aspect petit sous-bois en ville du terrain. De la trentaine d’arbres sur le lot, 12 sont des frênes. Deux devront être abattus, alors que les autres seront traités au biopesticide Tree Azin.
Le propriétaire a contacté des arboristes recommandés par CAA Québec. Il en a pour environ 4000$ pour l’abattage et 1600$ pour les injections, plus les taxes. Par contre, comme toutes les compagnies effectuant ces tâches sont très sollicitées, M. Leduc devra attendre en juin 2015 pour pouvoir faire traiter ses 10 frênes. L’abattage aura lieu à l’automne.
«Je n’ai pas le choix, ces arbres sont immenses, ils sont à peu près deux fois la hauteur de ma maison avec des énormes troncs, a-t-il raconté au Cités Nouvelles lors d’une visite chez lui. Les deux arbres qui ne sont pas en bonne forme sont plus fragiles à l’attaque de l’agrile. À un moment donné, ils risquent de tomber sur ma maison ou celle de mon voisin. Je suis obligé d’agir.»
«C’est certain que c’est une surprise qui arrive d’un coup. C’est une dépense imprévue assez onéreuse, mais je n’ai pas le choix», a-t-il partagé.
Aide sur le domaine privé?
Anthony Daniel, conseiller à la planification au service des Grands parcs de la Ville de Montréal affirme que la municipalité n’offre présentement pas d’aide pour des traitements sur le domaine privé.
«Nous étudions l’opportunité de créer un fonds qui pourrait aider les citoyens à obtenir de meilleurs prix», a-t-il indiqué lors d’une séance d’information sur l’agrile du frêne tenue à Pierrefonds.
M. Daniel a donné l’exemple de Montréal-Ouest qui a prévu une enveloppe budgétaire pour payer un pourcentage de la valeur des traitements effectués sur les terrains de ses citoyens.
Pour encourager les citoyens à traiter leurs arbres, l’arrondissement de Saint-Laurent a aussi récemment lancé un appel d’offre aux entreprises intéressées à offrir une réduction importante pour traiter les frênes sur le domaine privé.
Les citoyens qui ne s’occupent pas des frênes sur leur terrain sont-ils sujet à une amende? «Non. Aucune amende n’est prévue, souligne Anthony Daniel. Pour l’instant, on sensibilise les gens pour les inciter à s’occuper de leurs frênes. On ne pourrait pas les obliger à les traiter, de toute façon.»
Comment la Ville de Montréal assure-t-elle un contrôle sur le domaine privé? «On trouve les frênes infestés sur le domaine privé en dépistant les frênes publics à proximité, a expliqué M. Daniel. Lorsqu’on suspecte un frêne privé d’être infesté, on informe le citoyen et on fait un suivi de ses actions.»
Ramassage des billes
Pierrefonds–Roxboro offre le service de collecte des billes sur les terrains privés. L’arrondissement les entrepose et voit à les détruire.
«C’est une forme d’aide qui évite certains coûts aux résidents», a souligné Isabelle Beaudet, horticultrice au service de l’Aménagement urbain de Pierrefonds–Roxboro.
Les citoyens doivent éviter d’offrir à des gens du bois de frêne pour éviter de créer des foyers d’infestation ailleurs.
Quand l’insecte est présent…
-Les frênes sont attaqués d’abord à la cime
-À hauteur d’homme, des petits trous en forme de « D » majuscule sur l’écorce d’un frêne indiquent un état d’infestation avancé
Pour en savoir davantage: ville.montreal.qc.ca/agrile ou www.bioforest.ca
À lire également
Découverte d’un foyer d’infestation à l’agrile du frêne à Pierrefonds-Roxboro
Pierrefonds-Roxboro en attente de bras pour lutter contre l’agrile du frêne