Ouest-de-l’Île

Des modèles de persévérance

Ils ont tous les deux 44 ans, se sont chacun démarqués dans leur domaine respectif et résident dans l’Ouest-de-l’Île. Mine de rien, Édouard Staco et Brian Smith sont des modèles pour la communauté en ce Mois de l’histoire des noirs.

Arrivé à l’âge de 15 ans d’Haïti, Édouard Staco, a d’abord eu une note désastreuse à son premier cours d’informatique au secondaire. L’homme a connu des embuches et des remises en question au cours de son cheminement scolaire et professionnel, mais est aujourd’hui directeur des ressources technologiques du cégep de Saint-Laurent après avoir travaillé à Polytechnique.

Pour lui, il est important de s’impliquer dans son milieu et non seulement dans sa  carrière. Le gestionnaire siège d’ailleurs au sein du Conseil supérieur de l’éducation, du conseil d’administration des YMCA du Québec depuis 9 ans, est membre d’un organisme communautaire dans Parc-Extension et d’un CPE au cégep de Saint-Laurent.

Lui qui donne des conférences dans les écoles secondaires a un conseil pour les jeunes: «Il faut éviter de voir le chemin vers le succès comme une ligne droite. Tant mieux si on y arrive comme ça, mais la plupart du temps c’est fait de petits accros. Il faut garder ses objectifs sans se décourager», soutient le citoyen de Dollard-des-Ormeaux.

Toussaint Louverture, un héros de l’indépendance d’Haïti, Martin Luther King et Nelson Mandela ont toujours inspiré Édouard Staco.

«C’est sûr que d’être membre d’une minorité dans une société majoritaire, a toujours ses particularités, ses défis et ses embûches. Encore aujourd’hui, je pense que je suis l’un des rares membres de la direction d’un cégep ou d’une université qui est noir. Ça fait partie du parcours», soutient le père de famille qui ne veut pas s’arrêter aux incidents de parcours.

Réaliste et visionnaire, M. Staco souhaite améliorer le sort des minorités visibles. «Encore aujourd’hui ce n’est pas normal qu’il y ait si peu de représentant des minorités au sein de l’administration publique. Il faut d’abord l’accepter, mais aussi y faire face. Il n’y a personne qui demande de donner des faveurs. Il faut prendre les gens qui ont la compétence pour faire le travail», mentionne-t-il au journal Cités Nouvelles

D’athlète à conseiller en emploi

Né à Montréal, Brian Smith s’est toujours intéressé aux sports. D’origine jamaïcaine, le citoyen de Pierrefonds a longtemps joué au football et a même eu une bourse athlétique pour étudier à l’Université de Boston.

Après une blessure au genou, le footballeur s’est réorienté à Montréal. Depuis 1998, le quadragénaire travaille au Carrefour jeunesse-emploi de Côte-des-Neiges, où il coordonne des projets auprès des jeunes issus des minorités visibles. L’homme est aussi le créateur du projet d’éducation financière Monnaie Money, qui visite certaines écoles, dont l’école secondaire Riverdale à Pierrefonds. Brian Smith participe également à plusieurs comités qui soumettent des recommandations aux divers paliers de gouvernement en ce qui a trait aux problèmes entourant la jeunesse. «J’ai vécu plusieurs types de discriminations de façon indirecte. Cela m’a donné encore plus de détermination pour réussir», raconte-t-il.

Bilingue, l’homme recommande aux jeunes d’être préparés et persévérants lorsqu’ils cherchent un emploi. «Encore aujourd’hui, il reste beaucoup de travail à faire pour améliorer le sort des membres issus des minorités visibles au niveau du marché de l’emploi», ajoute-t-il.

«Il y a beaucoup d’immigrants qui arrivent au Québec, bourrés de compétences. Il faut leur donner une chance», affirme M. Smith.  

Les parents de l’ex-footballeur ont été des modèles pour lui alors que son père lui a enseigné la discipline. Selon lui, avoir des exemples d’images positives de sa communauté est bénéfique pour les jeunes et a un effet boule de neige.

Impliqués dans leur communauté, les deux lauréats de la Table ronde du Mois de l’histoire des Noirs sont tous deux inspirants pour les jeunes. «Même si cela s’appelle le Mois de l’histoire des noirs, on vit dans une société diversifiée. Mieux comprendre les autres, ça enrichit tout le monde», conclut Édouard Staco.

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